South32

Bien que les prix des matières premières soient revenus à un plus-bas, la plupart des actifs de South32 demeurent rentables sur le plan opérationnel. L’action n’est pas chère.

Le nom de ce spécialiste des matières premières fait référence au méridien qui traverse l’Australie, l’Afrique du Sud et l’Amérique du Sud, trois continents sur lesquels le groupe est actif. Il y a un peu plus d’un an, South32 a été le fruit de la scission de BHP Billiton. À l’exercice dernier, 61% de son cash-flow opérationnel ou EBITDA provenaient des actifs australiens; 23% d’Afrique du Sud et 18% d’Amérique du Sud. Les actifs se concentrent sur l’aluminium et assimilés (aluminium, bauxite) ainsi que le charbon. Par ailleurs, South32 est aussi le plus grand acteur au monde du minerai de manganèse via Gemco en Australie et une joint-venture avec Anglo American (Samancor) en Afrique du Sud. Le manganèse est surtout utilisé dans les alliages avec plusieurs types d’acier. South32 gère du reste la plus grande mine d’argent au monde (Cannington, en Australie), qui produit également du plomb et du zinc. En Colombie, le groupe a une usine de production de minerai de nickel (Cerro Matoso). Cette dernière est actuellement le seul actif problématique restant du groupe en termes opérationnels. Au premier trimestre, Cerro Matoso a accusé une perte de 27millions USD, et le mois dernier, une grève y a été évitée de justesse. Le prix du nickel est revenu en début d’année à son plus bas niveau depuis 2003. Les stocks sont encore élevés et selon le leader de marché Norilsk, environ 70% de la production de nickel est déficitaire au prix actuel. Si la restructuration de Cerro Matoso n’aboutit pas, la probabilité est grande que South32 décide d’interrompre les activités de la mine, temporairement ou non. South32 est l’un des rares groupes miniers à avoir plus de liquidités que de dettes. À la fin du premier trimestre, il affichait une trésorerie nette de 18millions USD. Les chiffres de cet exercice seront encore dans le rouge du fait de la dépréciation de valeur comptable de quelque 1,7milliard USD sur plusieurs actifs du groupe. Selon le CEO Graham Kerr, les hausses de prix de la plupart des matières premières au premier semestre ne sont que de nature temporaire. Kerr pense que la surcapacité constitue toujours le problème principal du secteur des matières premières et qu’il doit être réglé. De ce point de vue, il est logique que South32 n’ait pas l’intention, malgré sa position financière solide, de se lancer dans de grandes acquisitions. Le rachat précédemment annoncé d’Anglo American dans la joint-venture autour du manganèse n’est plus une priorité à court terme parce que South32 mise sur un repli du prix du manganèse. South32 n’a pas non plus d’intérêt pour les actifs de charbon mis en vente par Anglo. Le groupe est bien parti pour réduire ses coûts cette année de 300millions USD. D’ici à la fin de l’an prochain, un sixième du personnel sera remercié. Les investissements seront également réduits à 550millions USD. L’objectif du groupe est de verser, à terme, 40% du bénéfice sous-jacent, sous la forme d’un dividende.

Conclusion

Un peu plus d’une année après la scission de sa société mère, South32 parvient à présenter un rapport assez bon. Bien que les prix des matières premières soient revenus à un plus-bas, la plupart des actifs demeurent rentables sur le plan opérationnel, et les dettes ont même été totalement supprimées. Malgré la hausse depuis le début de cette année (+45%), l’action n’est pas chère, à moins de 0,9fois sa valeur comptable.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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