Sofina

Conserve un potentiel haussier suffisant

Nous considérons les holdings belges comme des retardataires vers lesquels les investisseurs ne se tournent que plus tard dans le cycle boursier. Sofina est l’un de ces holdings dont la décote par rapport à la valeur intrinsèque (VNI) reste attrayante – 31% -, même si elle a diminué depuis l’offre lancée par l’Union Financière Boël (UFB) sur Henex en septembre dernier. Henex détient 16,98% des actions de Sofina. Deux autres sociétés de la famille Boël – SPI (20,94%) et Samic (9,68%) – détenaient déjà une participation dans Henex. En raison de l’offre lancée par UFB sur les actions encore en circulation à 63,50 EUR par action, la famille va acquérir la totalité du capital de Henex. Une offre publique de retrait obligatoire court du 27 janvier au 14 février, après quoi Henex disparaîtra de la Bourse. Avec les participations directes d’UFB (19,44%), de SPI (15,79%) et de Samic (1,84%) dans Sofina, la famille Boël détient 56,18% des actions Sofina. Ce holding fondé en 1956 a pour objectif de créer de la valeur ajoutée par le biais d’investissements à long terme. Environ 60% de la valeur intrinsèque (soit 2,4 milliards EUR) se compose de participations dans des entreprises cotées en Bourse. Environ 30% de la VNI (1,2 milliard EUR) est investie dans des sociétés non cotées en Bourse (private equity), les 10% restants se composant de liquidités. Parmi les participations cotées en Bourse, nous observons que les cinq plus grandes participations représentent près de 40% de la VNI de Sofina. La première participation par ordre d’importance (10,5% de la VNI) est SES, un des plus importants opérateurs de satellites au monde. Une participation dans Danone, le géant de l’industrie alimentaire, prend à son compte 9% de la VNI, contre 8,9% pour la position dans Colruyt. Le quintet est complété par des participations dans GDF Suez (5,3% de la VNI) et Eurazeo (5,1%). Cette dernière est une des plus grandes sociétés d’investissement européennes cotées en Bourse. Un point commun à tous ces investissements est qu’ils sont basés sur une vision à long terme. Les premiers investissements dans ces entreprises datent déjà du siècle dernier. Cela ne signifie cependant pas que le portefeuille total ne fait pas l’objet d’une gestion active. Au cours du 1er semestre 2013 par exemple, la position dans SES a été légèrement réduite, et Sofina a vendu sa participation de 2,9% dans Delhaize. Le produit de ces transactions a été investi dans trois projets d’e-commerce : Spartoo (une entreprise française spécialisée dans la vente de chaussures sur Internet, en forte croissance), Privalia (leader sur le marché de la vente en ligne en Espagne et en Amérique latine) et enfin Flipkart, l’Amazon indien. On remarquera également l’entrée de Sofina dans le capital d’Orpea, une entreprise française spécialisée dans le logement des seniors, en septembre 2013. Sofina a racheté 3.180.000 actions Orpea (soit 6% du total) à un fonds de la Banque Degroof. Le holding cultive une très longue tradition d’augmentation du dividende et a versé un dividende brut de 2,07 EUR par action (soit un rendement de 2,42% bruts) pour l’exercice 2012.

Conclusion :

Nous voyons en Sofina une des rares actions à conserver un potentiel haussier suffisant dans un cycle boursier qui arrive à maturité. Une poursuite de la baisse de la décote par rapport à la VNI, de 31% actuellement à 20 ou 25%, paraît réaliste sur la base des modèles historiques. Tenez cependant compte du fait que l’action a déjà progressé ces dernières semaines. Investissez dès lors progressivement, et avec des limites.

Conseil: première position

Risque: faible

Rating: 2B

Partner Content