Sibanye Gold

Nous pouvons qualifier Sibanye de success-story sur le plan opérationnel. Le groupe verse un dividende, ses finances sont en ordre et le cours de change est favorable. Nous relevons le conseil dans l’optique d’une poursuite du redressement du cours de l’or.

Depuis l’internationalisation de Gold Fields et les aventures de Harmony en Asie, Sibanye Gold est le dernier groupe purement sud-africain parmi les dix plus grands producteurs d’or mondiaux. Après la scission de l’ancienne société mère Gold Fields en février 2013, Sibanye disposait des mines de Driefontein, Kloof et Beatrix, auxquelles la mine de Cooke est venue s’ajouter par la suite. Outre l’or, Beatrix et Cooke disposent également de réserves significatives d’uranium (plus de 26millions de livres au total). Sibanye a entamé une rationalisation des mines qui avaient été quelque peu délaissées au profit des actifs internationaux sous le contrôle de Gold Fields. Les résultats ne se sont pas fait attendre: la durée de vie des mines a été prolongée et les coûts ont baissé. Entre-temps, Sibanye a versé 2,8milliards de rands sud-africains (ZAR) de dividendes, plus que son ancienne société mère, et a également dépassé Gold Fields en termes de valeur boursière. La dépréciation du ZAR par rapport au dollar (USD) a été une bénédiction. Depuis la scission, la monnaie sud-africaine a perdu plus de 40% de sa valeur face au billet vert, ce qui a grandement favorisé Sibanye. Ce printemps, le cours de l’or a atteint un sommet à 20.000ZAR l’once Troy. Sibanye a affecté ses marges financières au rachat de nouveaux actifs. Le groupe a ainsi acquis la mine de Burnstone à la suite de la liquidation de Great Basin Gold en 2014. On remarquera tout particulièrement la diversification du groupe dans le Platinum Group Metals (ou PGM: platine, palladium et rhodium). Sibanye a également racheté une partie de la mine de Rustenburg à Anglo American Platinum, et a finalisé l’acquisition d’Aquarius Platinum en avril. Ces opérations lui ont permis de se nicher parmi les cinq plus grands producteurs de PGM au monde. Le groupe table sur une production de 1,1million d’onces de platine cette année, et ses réserves s’élèvent à 15,2millions d’onces. Les mines de PGM tournent actuellement au break-even (ni bénéfice, ni perte), mais Sibanye est en train de réduire les coûts et espère une hausse des cours. Le groupe sud-africain n’est d’ailleurs pas repu. Son directeur général (CEO) Neil Froneman prévoit d’encore acheter cette année une mine d’or dotée d’une capacité de production d’au moins 200.000onces par an. La condition est cependant que la mine puisse apporter immédiatement une contribution positive aux cash-flows. Neil Froneman n’exclut dès lors pas de racheter pour la première fois une mine en dehors de l’Afrique du Sud. Au 1ertrimestre, Sibanye a produit 360.800onces d’or, une ascension de 19% sur une base annuelle. Sur l’ensemble de l’exercice, on table sur une production de 1,61million d’onces (1,54million en 2015). Le coût de production total s’élevait à 895USD l’once au 1ertrimestre. Pour l’ensemble de l’exercice, les prévisions font état de 425.000ZAR par kilo (actuellement 870USD). Sibanye fait ainsi mieux que Gold Fields, Harmony et AngloGold. À la suite des acquisitions, la dette du groupe atteint désormais 1,1fois l’EBITDA, mais les cash-flows sont également positifs.

Conclusion

Trois ans après son autonomisation, nous pouvons qualifier Sibanye de success-story sur le plan opérationnel. Alors que presque tous ses concurrents se contractent, les Sud-Africains s’étendent. Le groupe verse un dividende, ses finances sont en ordre et le cours de change est favorable. Nous relevons le conseil dans l’optique d’une poursuite du redressement du cours de l’or.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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