Sibanye Gold

Digne d’achat

Le groupe africain Sibanye Gold est né en février 2013 d’une scission d’avec son ancienne société mère Gold Fields, dont il a hérité des actifs sud-africains les plus anciens. Il s’agit de Kloof, Driefontein et Beatrix. Sibanye a encore acquis la mine de Cooke, à proximité de Johannesburg, par la suite. L’an dernier, Sibanye a décidé d’étendre ses activités au platine en rachetant trois mines à Anglo American Platinum. Les mines de Rustenburg produisent un total de 800.000onces de Platinum Group Metals ou PGM (platine, palladium et rhodium) par an. Le rachat d’Aquarius Platinum alors en grande difficulté lui a ensuite permis de devenir le cinquième producteur mondial de PGM, avec 1,1million d’onces par an. Sibanye se trouve également dans le Top 5 en termes de réserves. Les Sud-Africains n’ont pas encore de mine d’uranium proprement dite, mais disposent de réserves substantielles depuis l’acquisition de Cooke. Elles ne sont cependant pas rentables au cours actuel de l’uranium. La direction a toujours soif d’acquisitions et Sibanye étudie actuellement plusieurs actifs mis en vente par Anglo American et d’autres acteurs du secteur. Sibanye s’est montrée plus performante que son ancienne entreprise mère Gold Fields ces trois dernières années, principalement grâce à la dépréciation du rand sud-africain (ZAR). Le ZAR a en effet perdu 40% de sa valeur par rapport au dollar (USD) depuis la scission : une bénédiction pour une entreprise dont les coûts sont principalement établis en monnaie locale alors que les produits (or et platine) se négocient en USD. La valeur boursière de Sibanye a dépassé celle de Gold Fields pour la première fois au début du mois. Sibanye a distribué 60millions USD en dividendes l’an dernier, ce qui porte le total depuis la scission à 229millions USD _ plus que ce que Gold Fields a versé au cours de cette période. En raison de la forte hausse du cours de l’action (+140% depuis le début de l’année), le rendement est cependant retombé à 1,7%. Sibanye a produit 47.775kg ou 1,54million d’onces d’or l’an dernier. C’est 3,4% de moins qu’il y a un an, en raison de problèmes opérationnels à Kloof (incendie) et Driefontein (tremblement de terre). Pour cette année, le groupe table sur une hausse de la production à 50.000kg ou 1,61million d’onces. Le coût de production total restera à peu près stable en rythme annuel à 425.000ZAR/kg contre une moyenne de 422.472ZAR/kg en 2015. Avec 35millions d’onces de réserves d’or prouvées, en hausse de plus de 9% sur une base annuelle, Sibanye s’installe confortablement parmi les dix plus grands groupes de mines d’or. L’entreprise affichait une trésorerie de 633millions ZAR pour une dette de 2milliards ZAR à la fin de l’an dernier. La dette nette de 1,36milliard ZAR correspond à 0,21fois les cash-flows opérationnels (EBITDA). Les acquisitions de Rustenburg (acompte de 1,5million ZAR) et Aquarius (4,5milliards ZAR) ont cependant porté la dette nette à près de 6,8milliards ZAR, soit 1,1fois l’EBITDA.

Conclusion

Sur les plans opérationnel et financier, Sibanye profite surtout de la baisse du ZAR, un élément certes temporaire. L’entreprise cherche à diversifier ses activités tout en appliquant une politique de dividendes favorable aux actionnaires. Nous restons positifs, même s’il est préférable d’attendre des corrections pour prendre une position après la forte hausse de ces derniers mois.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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