Sibanye Gold

Digne d’achat

Sibanye Gold regroupe les actifs aurifères sud-africains de l’ancienne Gold Fields. Concrètement, il s’agit des actifs de Driefontein, Kloof et Beatrix. Après la scission, ceux-ci ont été complétés par Cooke et Wits Gold, qui ont de surcroît conféré à Sibanye d’importantes réserves d’uranium complémentaires. Bientôt, la société sera étoffée d’une nouvelle branche, Sibanye Platinum. Dans les 12 mois, un tiers des revenus proviendra du platine, et à terme, l’envergure du groupe est même appelée à doubler. Plus tôt ce mois, Sibanye a décroché en effet un accord avec Anglo American Platinum ou Amplats, le plus grand producteur de platine au monde, pour la reprise des actifs de Rustenburg. Il porte sur plusieurs mines d’une production annuelle de 800.000 onces et 9,7 millions d’onces de réserves. S’y ajoutent, outre le platine (500.000 onces), le palladium et le rhodium. Avec cette acquisition, Sibanye devient, en une seule fois, le cinquième producteur de platine au monde derrière Amplats, Norilsk, Impala et Lonmin. Les actifs de Rustenburg ont cependant chargé Amplats d’une perte de 500 millions de rands sud-africains (ZAR) au 1er semestre. Cette perte est cependant principalement imputable aux amortissements car les cash-flows étaient pour leur part positifs (52 millions ZAR). Les actifs de Rustenburg ont été restructurés en profondeur ces dernières années, pas toujours comme l’aurait souhaité la société mère Anglo American (77% d’Amplats). Le géant des matières premières souhaitait se défaire de tous les actifs qui ne satisfont pas à une exigence de rendement définie en interne de 15%, et Rustenburg en faisait partie. Que fera Sibanye de ces actifs de platine ? Tout d’abord, notons que les conditions de la transaction sont largement favorables. Sibanye verse seulement 1,5 milliard ZAR ou 107 millions USD au titre d’acompte. En complément, 35% des cash-flows opérationnels sur une période de 6 mois doivent être reversés à Amplats. Ce montant ne peut être inférieur à 3 milliards ZAR ni supérieur à 20 milliards ZAR. Si ces 3 milliards ZAR ne sont pas atteints, Sibanye peut compenser l’écart sous la forme d’actions. Qui plus est, une clause est prévue selon laquelle Amplats remboursera 800 millions ZAR à Sibanye si les actifs de Rustenburg ne génèrent pas de cash-flows positifs au cours de la période jusqu’en 2018. Le risque financier pour Sibanye est en d’autres termes limité, alors que le potentiel de hausse est élevé à condition que le prix du platine se redresse. Les actifs aurifères demeureront naturellement encore dominants au sein du groupe pendant quelque temps. Cependant, l’actualité positive fut plutôt rare au 1er semestre. Un premier trimestre décevant a été suivi par un meilleur deuxième trimestre. La production aurifère a progressé légèrement sur base annuelle, à 713.900 onces, et à un coût de production moyen de 1137 USD l’once, le groupe frise le break-even. Pour le 2e semestre, une production accrue (900.000 onces) et une baisse des coûts (1055 USD l’once) sont prévues. A 0,26 fois le cash-flow opérationnel ou EBITDA, la dette est gérable. Le rendement de dividende dépasse 6% (brut).

Conclusion

La reprise des activités de platine est une manoeuvre raisonnée. Vu la structure de l’opération avec Amplats, Sibanye a peu à perdre. Après le repli de ces derniers mois, le cours fluctue à nouveau autour de sa valeur comptable. Les réserves de Sibanye sont cependant sous-valorisées par le marché par rapport à celles de ses pairs.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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