Sibanye Gold

Toujours digne d’achat

En 1970, les mines d’or sud-africaines prenaient encore à leur compte près de 80% de la production mondiale de métal jaune. Mais si le pays est resté le premier producteur d’or au monde jusqu’en 2007, il est depuis retombé à la sixième place, avec une part qui ne dépasse plus 6 à 7%. Malgré cette configuration plutôt défavorable, Sibanye Gold est né l’an dernier. Sibanye comprend principalement trois actifs sud-africains de l’ancien Gold Fields (GFI) : Kloof, Driefontein et Beatrix. Trois mines confrontées depuis plusieurs années à une hausse des coûts et une baisse de la productivité. Sa première mission consistait dès lors à accroître l’efficacité opérationnelle et à réformer la structure de l’organisation. La moitié des coûts étant des charges du personnel – l’industrie minière est une activité à forte intensité de main-d’oeuvre en Afrique du Sud -, plus de 5000 ouvriers ont été licenciés l’an dernier, alors que le groupe a également mis un terme à sa collaboration avec 1800 contractuels. Un projet d’énergie solaire a été lancé en collaboration avec plusieurs partenaires chinois. Il doit couvrir 10 à 15% des besoins d’électricité du groupe. L’objectif est de réduire la dépendance au fournisseur local d’électricité Eskom. D’une part pour une question de coûts, mais aussi pour améliorer la fiabilité de l’approvisionnement en électricité. Sibanye met également tout en oeuvre pour modifier la perception de déclin irrémédiable accolée aux mines du groupe. Le groupe ne retrouvera sans doute jamais les grades des années 1970, mais selon les normes internationales, les minerais enfouis profondément dans le sous-sol sud-africain restent très riches. Sibanye a réussi à accroître les réserves du groupe – c’est-à-dire l’or présent dans le sol et à même d’être extrait de manière rentable au cours actuel et compte tenu de l’état de la technologie – de 46% à 19,7 millions d’onces l’an dernier. La direction est convaincue qu’il ne s’agit que d’une première révision à la hausse. Les suivantes dépendront avant tout de l’évolution du cours de l’or. Le prix de l’or moyen perçu au 2e semestre 2013 a reculé de 15% par rapport au 1er semestre, pour retomber à 1301 USD l’once. Grâce à la baisse du rand sud-africain (ZAR), le recul de la monnaie locale n’a cependant pas dépassé 7%. Sibanye a donc profité doublement de la dépréciation du rand, puisque les salaires sont également payés en ZAR. Hors charges uniques, le groupe a réalisé un bénéfice de 147,5 millions USD, contre 96,1 millions USD au 1er semestre. Le bénéfice opérationnel a progressé de 19% à près de 400 millions USD. Avec 773.600 onces – 18% de plus qu’au 1er semestre -, la production du groupe s’est également établie au-dessus des attentes. Ce résultat porte la production annuelle à 1,43 million d’onces. Le prix de revient total a baissé de 10% à 1043 USD l’once. Sibanye versera un dividende de 1,12 ZAR par action sur l’ensemble de l’exercice 2013. Soit, au cours actuel, un rendement de 4,7% brut. L’augmentation des cash-flows a également permis au groupe de réduire sa dette nette à 48 millions USD.

Conclusion

Malgré le scepticisme qui entourait le groupe à sa création, Sibanye Gold n’est pas le vilain petit canard des chercheurs d’or. Avec un rendement de 50% sur ces 12 derniers mois, l’action se montre même nettement plus performante que celle de son ancienne maison mère Gold Fields. Sibanye est bénéficiaire, présente un rendement élevé et n’est pas trop chère. Toujours digne d’achat, mais limitez vos positions.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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