Sapec

La très faible valorisation de Sapec est compensée par une très haute charge de dette et par la caution pour Energia Limpia. L’action est dès lors réservée uniquement aux investisseurs prêts à prendre un risque supérieur à la moyenne.

Ces dernières années, le marché a émis de nombreux doutes par rapport à Sapec. Et en particulier quant au holding Naturener, qui comprend les participations dans l’énergie (alternative). Car si le cours a progressé entre 2006 et 2008 du fait de la présence du holding dans le groupe, ce même cours a été mis sous pression ces dernières années… pour la même raison (-75% entre 2008 et 2016). L’objectif de vendre la totalité ou une partie de la participation de 58,4% dans le holding n’a jamais été atteint. Outre des parcs solaires en Espagne, Naturener comprenait surtout des projets d’énergie éolienne en Amérique du Nord. Il y a quelques années, les participations dans Naturener ont été transférées dans la filiale Energia Limpia (49% Sapec). Dans le pire des cas, la garantie Sapec d’une valeur de 36millions EUR sera actionnée. Récemment, un accord semble avoir été trouvé par Morgan Stanley, devenu actionnaire de référence de Naturener, et San Diego Gas & Electric, au sujet du parc éolien nord-américain Rim Rock. On ne sait toutefois pas encore avec précision quelle en sera l’incidence sur Sapec, où le risque existe toujours qu’il doive comptabiliser encore 36millions EUR ou 26,7 EUR par action d’amortissements sur ses fonds propres. Le dossier Naturener a également fait exploser l’endettement du groupe. À la fin de l’an dernier, celui-ci approchait 120EUR par action! C’est dommage, car les activités traditionnelles de ce petit holding se concentrent dans l’agriculture. Or la situation s’améliore progressivement dans ce segment, même si le tableau est encore mitigé. Les activités agricoles sont concentrées en Espagne et au Portugal, mais il est de plus en plus question d’exportations en ce qui concerne les divisions Protection et Alimentation des plantes, Chimie et environnement, Distribution de produits agroalimentaires et même Logistique. Compte tenu de nouveaux amortissements (cette fois surtout dans la division Environnement), le groupe enregistre toujours une perte nette. Celle-ci n’est certes pas aussi dramatique qu’en 2013 (-23,3millions EUR ou -17,1EUR par action), mais à -1,73million EUR ou -1,35EUR par action, elle est tout de même plus importante que les -0,23million EUR ou -0,17EUR par action de l’exercice 2014. Le cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments uniques _ REBITDA) a heureusement progressé l’an dernier, de 31,6millions EUR à l’exercice 2014 à 35,8millions EUR l’an dernier. Les pôles Agriculture et surtout Alimentation des plantes furent performantes. Les divisions Logistique et Chimie ont vu leurs pertes s’alléger. Pour réduire l’endettement, il est possible que le groupe décide de vendre les terrains industriels restants (96ha) à Setubal, au Portugal, cette année ou l’an prochain. Les perspectives pour cette année sont modérément positives mais aucune précision n’a été donnée.

Conclusion

Depuis plusieurs années, l’action Sapec ne participe plus à la hausse généralisée des Bourses. Sa très faible valorisation (notamment 0,4fois la valeur comptable) est compensée par une très haute charge de dette (119,6EUR par action) et la caution pour Energia Limpia (valeur comptable peut passer de 71 à 45EUR par action en cas d’exercice de la garantie). L’action est dès lors réservée uniquement aux investisseurs qui peuvent et veulent prendre un risque supérieur à la moyenne.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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