RoyalDutch Shell

A conserver / Attendre

La plupart des groupes européens actifs dans l’énergie sortent d’un trimestre décevant. Total, BP et ENI ont enregistré des bénéfices en net repli, alors que le groupe norvégien Statoil a même essuyé une perte. Le constat reste étonnant : les marges bénéficiaires des grands groupes pétroliers sont en moyenne plus faibles qu’il y a dix ans, alors que le pétrole brut coûtait moitié moins cher à l’époque. RoyalDutch Shell est allé à l’encontre de la tendance et a publié de bons résultats pour le troisième trimestre d’affilée. Le bénéfice Current Cost of Supply ou CCS, pour lequel on ne tient pas compte des éléments uniques et de la valorisation des stocks, a progressé à 5,8 milliards USD, contre 4,5 milliards USD il y a un an. Dans l’activité upstream (exploration et production), le bénéfice a augmenté de plus de 20%, à 4,3 milliards à USD. En cause : la baisse des dépenses d’exploration et l’augmentation des ventes de gaz naturel. Les nouveaux projets dans le golfe du Mexique ont également abaissé les coûts de production. Le prix moyen perçu pour le pétrole a reculé de 8 USD au cours du trimestre écoulé. Remarquons cependant que l’essentiel de la baisse du pétrole n’est intervenue qu’à la fin du 3e trimestre. Le baril coûtait encore 110 USD en juin et le prix moyen du Brent durant la période couverte par le rapport dépasse les 100 USD. La forte baisse d’octobre – vers les 80 USD – ne fera donc sentir ses effets qu’au 4e trimestre. La production du groupe a reculé de 5%, à 2,79 millions de barils par jour d’équivalent pétrole. Cette tendance va encore se poursuivre au cours des deux prochaines années. Dans les activités downstream (raffinage et marketing), les bénéfices ont même doublé à 1,8 milliard USD en un an. Les marges de raffinage sont restées élevées au 3e trimestre parce que le prix du pétrole brut a davantage baissé que celui des produits raffinés. Ces marges sont cependant à nouveau en net repli depuis le début du 4e trimestre. Les économies sur les coûts et la vente d’actifs ont également favorisé les résultats. Shell a déjà vendu pour 11,8 milliards USD d’actifs considérés comme non stratégiques depuis le début de cette année. Les dépenses d’investissement ont baissé à 8,5 milliards USD, contre encore 9,7 milliards USD il y a un an. Shell mise pleinement sur le gaz naturel liquide (GNL), dont les ventes ont augmenté de 16% au cours du trimestre passé. Les activités dans le gaz de schiste ont encore été réduites. Le groupe a également introduit sa filiale américaine en Bourse le mois dernier. Il s’agit de Shell Midstream Partners, qui gère le réseau de pipeline de Shell aux Etats-Unis. Le groupe avait déjà relevé son dividende trimestriel à 0,47 USD. Il a également dépensé 800 millions USD en rachat d’actions propres. Shell a généré pour 47 milliards USD de cash-flows depuis le début cette année. Les dépenses d’investissement et les dividendes sont budgétisés à environ 35 milliards USD. Le taux d’endettement net de 12% est également inférieur à celui de la plupart de ses concurrents.

Conclusion

Shell s’est montré performant dans des conditions de marché difficiles mais la baisse des cours du pétrole fera surtout sentir ses effets au 4{+e} trimestre. Les marges sur le raffinage se sont également effondrées ces dernières semaines, ce qui n’est pas favorable. Nous abaissons la note car de meilleures alternatives existent.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

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