Rio Tinto

Cette année, Rio Tinto s’est moins bien comportée que ses pairs et ce, sans raison apparente, vu ses finances relativement saines. Après la récente correction, nous relevons le conseil dans une perspective de plus long terme.

Cette année, les actionnaires de Rio Tinto en ont vu de toutes les couleurs! Entre son plancher en janvier et son sommet temporaire en avril, l’action a progressé de plus de moitié. Depuis lors cependant, la capitalisation boursière du groupe de matières premières a baissé à nouveau de près d’un quart. L’évolution de prix du minerai de fer est une bonne illustration de la vitesse à laquelle change le sentiment. Le minerai de fer représente 40% du chiffre d’affaires et 60% du bénéfice opérationnel sous-jacent de Rio Tinto. En décembre, le prix de la tonne de minerai de fer a reculé encore à moins de 40USD. Un rallye solide ce printemps a porté à nouveau le prix au-delà de 70USD la tonne, son plus haut niveau depuis janvier 2015. Le rallye était essentiellement porté par des investissements spéculatifs d’investisseurs chinois et n’avait pas de fondement. Après que la Chine a mis un terme aux spéculations, le prix du minerai de fer a subitement à nouveau reculé à environ 50USD. Goldman Sachs prévoit même un repli vers 35USD. Il est ressorti des chiffres de production du premier trimestre que la production de minerai de fer de Rio a progressé de 13%, notamment en raison de l’expansion des actifs australiens. Les prévisions de production pour l’ensemble de l’année ont été maintenues à 350millions de tonnes. Au cours des années à venir, la production baissera progressivement, et pour 2017, on table sur une production comprise entre 330 et 340millions de tonnes. D’autres grands producteurs comme Vale et BHP Billiton ont remisé leurs projets d’expansion. Jean-Sébastien Jacques, qui a pris la tête du groupe en juillet, dirige à présent les activités de cuivre et de charbon du groupe. Jusqu’ici, l’accent était placé essentiellement sur les réductions de coûts mais il semble que la place soit progressivement libérée pour de nouveaux investissements. Rio opte résolument pour l’expansion de ses projets propres. Ainsi a-t-il investi 5,3milliards USD dans la partie souterraine de la mine de cuivre et d’or Oyu Tolgoi en Mongolie, près de la frontière chinoise. Rio contrôle, au travers d’une participation majoritaire dans Turquoise Hill Resources, 66% de Oyu Tolgoi. Cette année, la mine produira entre 175.000 et 195.000tonnes de cuivre. La première production n’est attendue qu’en 2020 et à son rythme de croisière, la mine devra pouvoir produire plus de 500.000tonnes de cuivre par an. Les analystes spéculent sur une offre sur le producteur de cuivre et d’or Freeport McMoran. Freeport, le partenaire en joint-venture de Rio, détient avec elle la mine Grasberg en Indonésie. La probabilité que cette transaction ait lieu est cependant faible selon nous. Des économies de coûts pourraient certes être réalisées mais Freeport traîne également une lourde dette. Au terme de la première moitié de l’exercice tronqué 2015-2016, la dette nette de Rio Tinto atteignait près de 13milliards USD. Le mois dernier, 1,36milliard USD de dettes ont été rachetées.

Conclusion

Cette année, Rio Tinto s’est moins bien comportée que ses pairs et ce, sans raison apparente, vu ses finances relativement saines. La dépendance au minerai de fer devrait être réduite au cours des prochaines années, et Rio opte pour des cash-flows plus élevés. Une acquisition (Freeport) nous semble plutôt improbable. Après la récente correction, nous relevons le conseil dans une perspective de plus long terme.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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