RealDolmen

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Table rase

15,75 EUR – 3B

Après un premier trimestre décevant, le second semestre n’a guère été plus réjouissant pour la société de services IT belge. L’exercice fiscal de RealDolmen, groupe né de la fusion en 2007 de Real Software et Dolmen, s’est clos le 31 mars. Au 1er semestre (d’avril à septembre), son chiffre d’affaires (CA) a reculé de 13%, à 112,3 millions EUR. La direction avait à l’époque promis une amélioration mais celle-ci n’a toujours pas eu lieu. Depuis lors, une révolution a eu lieu au sein de la direction à l’automne dernier. Le CEO Bruno Segers a été remercié après des divergences d’opinions par rapport à la stratégie de croissance à appliquer et un membre du conseil d’administration a même remis en question l’intérêt d’une cotation en Bourse. Ce qui a à son tour réveillé les anciennes rumeurs de reprise du Limbourgeois Cegeka (actionnaire minoritaire avec 4%) mais pour l’heure, le dossier n’évolue pas. De nombreuses entreprises (principalement du secteur financier) et Etats se serrent la ceinture, tandis que la concurrence met la rentabilité sous pression. Le CA du groupe pour l’ensemble de l’exercice est ressorti à 237,7 millions EUR, soit 8% de moins qu’un an plus tôt. RealDolmen s’articule autour de trois divisions : Infrastructure Products, Professional Services et Business Solutions. Les ventes de produits ont reculé de 20,6% par rapport à l’exercice passé, à 65,7 millions EUR. Ce repli n’est pas seulement lié à la crise mais également à l’évolution du marché IT. Dans la mesure où de plus en plus de tâches IT sont réunies dans le cloud (sur Internet), le matériel est moins nécessaire. RealDolmen devra s’adapter en élaborant un nouveau business model qui place davantage l’accent sur la vente de services de cloud. Le CA inférieur, combiné à des frais fixes stables, a donné lieu à une contraction de la marge opérationnelle récurrente (REBIT) de cette division à 4,8%. Les Professional Services comprennent l’activité detachment de ses propres spécialistes IT chez des clients. Cette activité a connu une expansion en Belgique mais les revenus internationaux ont été décevants. C’est pourquoi le CA s’est tassé de 5,5% sur base annuelle, à 131,6 millions EUR. Le second semestre fut meilleur que le premier mais la marge de REBIT a stagné à un maigre 4,5%. La plus petite division, Business Solutions (essentiellement le développement des applications), fut la seule à enregistrer une croissance, en l’occurrence de 10,9%, à 40,4 millions EUR. Compte tenu des investissements en R&D et de plusieurs frais uniques, la division fut toutefois déficitaire, avec une marge de REBIT négative (-10,5%). RealDolmen a sous-estimé les coûts de deux projets et cet élément, combiné aux provisions pour pertes futures, lui a coûté 5,5 millions EUR supplémentaires. Au niveau du groupe, le REBIT est ressorti à 1,7 million EUR, soit 87% de moins qu’un an plus tôt, ce qui a permis à la marge d’être tout juste positive à 0,7%. Au 1er semestre, RealDolmen a amorti pour 12,3 millions EUR sur le goodwill des filiales française (7,2 millions EUR) et luxembourgeoise (5,1 millions EUR). Cet élément, combiné à d’autres dépenses uniques au 2e semestre, a donné lieu à une perte nette de 14,9 millions EUR, contre un bénéfice net de 7,3 millions EUR à l’exercice passé. Au 31 mars, RealDolmen avait une trésorerie nette de près de 3,5 millions EUR ou 0,7 EUR par action.

Par la disparition de la spéculation par rapport au delisting et en raison des résultats annuels décevants, l’action s’échange actuellement près de 20% sous le sommet d’octobre de l’an dernier. RealDolmen voudrait entamer le nouvel exercice sur une base saine et a choisi de comptabiliser en une fois les réductions de valeur et autres frais exceptionnels. Cette année, la croissance ne devrait pas être spectaculaire vu les circonstances de marché. Malgré la faible valorisation (près de 0,7 fois la valeur comptable) et sa situation financière saine, le potentiel d’appréciation de RealDolmen n’est pas énorme. Par ailleurs, le groupe ne verse pas de dividende. Le conseil demeure “à conserver” (rating 3B).

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