Qualcomm

Le ralentissement de la croissance n’empêche pas Qualcomm de demeurer un acteur dominant dans le segment des semi-conducteurs pour appareils mobiles. Le groupe séduit surtout par sa faible valorisation.

Ce groupe américain, producteur de semi-conducteurs et propriétaire de plusieurs brevets technologiques dans le segment de la communication mobile, a vu sa valeur boursière se contracter d’un tiers l’an dernier. Qualcomm est articulé autour de deux divisions. QCT, la division Semi-conducteurs, produit des chipsets complets (processeur et partie communication) pour smartphones et autres appareils mobiles. Elle produit la majeure partie du chiffre d’affaires (CA), mais enregistre des marges plus faibles. Qualcomm Technology Licensing ou QTL détient plusieurs brevets sur des protocoles mobiles pour des appareils sans fil, comme le protocole CDMA et ses variantes. Les fabricants d’appareils mobiles qui utilisent ces technologies doivent verser des indemnités à Qualcomm. Les marges réalisées sur ces activités sont très élevées: 87%. Depuis l’an dernier, le marché du smartphone n’est plus en forte croissance. Les prix de vente moyens augmentent encore, mais le taux de pénétration est tel que le segment est devenu mature. De plus, les bénéfices élevés de Qualcomm ont attiré la concurrence. Apple et Samsung, notamment, utilisent de plus en plus souvent leurs propres concepts de semi-conducteurs pour leurs appareils haut de gamme. Sans compter les concurrents locaux comme MediaTek (Taïwan) qui ravissent des parts de marché à Qualcomm dans le segment inférieur. Intel est également actif sur ce segment du marché depuis quelques années. La situation n’a certes rien de dramatique pour Qualcomm, puisque Samsung a par exemple décidé de s’engager avec le groupe pour son nouveau modèle vedette, le S7, qui embarquera le dernier né de la gamme Qualcomm, Snapdragon. Pour autant, les Américains ne ménagent pas leurs efforts pour réduire leur dépendance au segment mobile. À cet effet, ils se diversifient dans des semi-conducteurs destinés à d’autres segments comme les serveurs pour centres de données, l’Internet des objets, les voitures autonomes, et même les drones. Pour l’exercice en cours (12mois jusque fin septembre), on table sur une baisse du CA d’environ 10%. Cette érosion des ventes se poursuit depuis quelques trimestres maintenant. Le bénéfice était également sous pression l’an dernier en raison d’une amende de près de 1milliard USD infligée par les autorités chinoises à la concurrence. Heureusement, les cash-flows sont en hausse, avec notamment des cash-flows libres de 7,4milliards USD ces quatre derniers trimestres. Qualcomm mise sur des économies pour relever les marges réalisées chez QCT. Celles-ci fluctuent déjà autour de 10%, mais doivent atteindre 16% pour la fin de l’année, et même 20% à moyen terme. Cette année, les économies atteindront 700millions USD, soit 100millions USD de plus que prévu initialement. Qualcomm a relevé le dividende trimestriel de 10%, à 0,53USD par action. À la fin du 1ertrimestre, Qualcomm disposait d’une trésorerie nette d’environ 18milliards USD.

Conclusion

Le ralentissement de la croissance n’empêche pas Qualcomm de demeurer un acteur dominant dans le segment des semi-conducteurs pour appareils mobiles. Les efforts déployés en matière de coûts maintiennent les cash-flows à niveau et l’entreprise dispose d’un bilan particulièrement solide. Mais Qualcomm séduit davantage par sa faible valorisation (C/B attendu de moins de 13), tant d’un point de vue historique que par rapport à la moyenne boursière.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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