Qualcomm

Digne d’achat

Cette année est à oublier rapidement pour le producteur américain de semi-conducteurs. Leader de marché dans le segment des semi-conducteurs pour l’appareillage mobile, Qualcomm est cependant confronté à l’arrivée à maturité du marché du smartphone, à la concurrence qui s’intensifie et à un certain nombre de procédures en justice. En outre, la société est mise sous pression par les actionnaires activistes, qui réclament sa scission. L’action a déjà perdu un tiers depuis le début de cette année et elle s’échange à son plus faible niveau en plus de quatre ans. Qualcomm s’articule autour de deux divisions. QCT est la division Semi-conducteurs qui produit des chipsets complets pour appareils mobiles, autrement dit le processeur mais aussi la partie communication. Qualcomm a une part de marché d’environ 66% mais les récentes évolutions de ce marché ne sont pas unanimement favorables. Dans le segment de marché plus cher, qui dégage des marges élevées, la croissance s’est interrompue. Qui plus est, certains producteurs d’appareils mobiles conçoivent également des chipsets pour leurs propres appareils. Apple et Samsung le font pour certains modèles, notamment. C’est cependant un privilège réservé aux grands groupes intégrés verticalement, qui sont financièrement très solides. A cela s’ajoute la menace de concurrents moins chers comme le groupe taïwanais MediaTek. Ces évolutions grappillent des parts de marché à QCT, mais Qualcomm ne reste pas les bras croisés et a toujours une avance technologique du fait des budgets élevés consacrés à la recherche et au développement, ce qui est très important dans ce segment. Avec la nouvelle version du processeur SnapDragon, l’entreprise espère récupérer des parts de marché.

La perle du groupe est la division Licences QTL, qui représente trois quarts du bénéfice du groupe et dégage une marge de 87%. Qualcomm détient plusieurs brevets sur des protocoles mobiles pour appareils sans fil comme CDMA. Les producteurs d’appareils mobiles qui utilisent cette technologie doivent verser à Qualcomm une rémunération. On craint que l’arrivée de nouveaux protocoles pour la technologie sans fil comme Long Term Evolution (LTE) rendent les brevets de Qualcomm superflus à terme. C’est pourtant très prématuré car les appareils doivent toujours être compatibles avec la 3G et la 4G. Le récent accord avec le groupe chinois Xiaomi mérite à ce titre d’être épinglé. Qualcomm a ainsi développé, spécialement pour le marché chinois, un chipset reposant sur la technologie SCDMA. D’autres fournisseurs chinois d’appareils mobiles pourraient suivre d’ici peu de temps. Cette année, Qualcomm a dû verser 975 millions USD en Chine pour conclure une enquête en cours. Cette amende doit cependant être comparée aux 13 milliards USD de revenus de brevets qui sont réalisés chaque année en Chine. La commission de la concurrence de l’Union européenne lui tire à présent dans les jambes, et des enquêtes sont également en cours en Corée du Sud et à Taïwan.

Conclusion

Nous écrivions il y a quelques mois que de meilleures fenêtres d’entrée se présenteraient, et c’est à présent le cas. Les risques opérationnels sont cependant surestimés car Qualcomm reste un incontournable de son secteur. A 12 fois le bénéfice attendu, l’action n’était déjà plus très bon marché. De plus, son rendement s’élève à 4%, ce qui est très élevé pour une société techno. D’où notre relèvement de conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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