Qualcomm

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Le groupe californien Qualcomm est leader dans le segment des semi-conducteurs pour téléphones mobiles. La société tire cependant plus de 60% de son bénéfice des compensations perçues sur l’utilisation des brevets pour la communication sans fil qu’elle a développée (CDMA). Elle possède la propriété intellectuelle d’un grand nombre de protocoles utilisés dans presque tous les appareils mobiles modernes. Tous les producteurs d’appareils mobiles doivent donc payer une compensation à Qualcomm par unité vendue. Il en va de même pour les technologies propres qui utilisent les brevets de la société américaine. Cette double source de revenus a permis à Qualcomm de devenir un acteur prédominant dans le secteur des semi-conducteurs et de la communication mobile. La division Brevets lui assure une rentabilité élevée (marge brute de 64,2%) et Qualcomm est également une machine à liquidités, avec des cash-flows libres de 6,6 milliards USD sur base annuelle. Le groupe n’a du reste aucune dette et dispose de 17,6 milliards USD de liquidités. Le modèle d’affaires est cependant sous pression en raison des réclamations formulées par des concurrents mais aussi par les instances régulatrices au sujet de la manière dont Qualcomm procède. Une première source de problèmes se situe en Chine, où Qualcomm est pointé du doigt par la National Development and Reform Commission (NDRC), qui a ouvert une enquête sur la politique de prix appliquée par l’entreprise américaine et la manière dont celle-ci abuserait de sa position de marché dominante. La Chine suscite un sentiment mitigé. D’une part, la société compte sur le marché sans fil le plus étendu du monde pour pouvoir assurer sa croissance ultérieure. Mais d’autre part, cette enquête invite les clients chinois à refuser pour heure de payer les brevets utilisés. Qualcomm estime que les royalties manquées totalisent plus de 200 millions. Après la publication des résultats trimestriels les plus récents, la société a fait savoir que les USA (la Federal Trade Commission) et l’Europe (la Commission européenne) menaient également une enquête sur ses pratiques commerciales. Plusieurs concurrents et clients de Qualcomm estiment que les tarifs appliqués par les Américains sont déraisonnables et que le coût de développement de la technologie est bien trop élevé. Parmi les clients de Qualcomm, citons de grands noms tels qu’Intel, Microsoft, Apple, HP et Broadcom. Ils comptent sur l’autorité internationale des normes technologiques IEEE pour mettre fin aux pratiques de Qualcomm. Au dernier trimestre de l’exercice 2013-2014, le chiffre d’affaires s’est accru d’un maigre 3,3%, à 6,69 milliards USD, soit plus de 300 millions USD sous le consensus. Outre les problèmes rencontrés en Chine, le glissement vers des appareils meilleur marché et donc les prix de vente moins élevés desservent le groupe. Le bénéfice par action s’est accru de 29%, à 1,11 USD. Pour l’exercice en cours, on table sur un bénéfice compris entre 4,33 et 4,63 USD par action, soit nettement moins que le consensus.

Conclusion

Le modèle d’affaires lucratif de Qualcomm est remis en question par la concurrence et les autorités régulatrices. Cette année, l’action a sous-performé le Nasdaq de 15% mais à 3 fois la valeur comptable et 16 fois le bénéfice escompté, elle n’est pas encore bon marché.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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