Proximus

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L’opérateur de réseau national voit ses performances opérationnelles s’améliorer depuis plusieurs trimestres, une évolution mise en valeur par le changement de nom et l’adoption de la marque Proximus. La directrice (CEO) Dominique Leroy entend ainsi solder le plus rapidement possible l’héritage de son prédécesseur, le très controversé Didier Bellens. L’exercice 2015 avait bien commencé, et un deuxième trimestre solide vient à présent le confirmer. Au début de cette année, Proximus avait encore laissé inchangées ses perspectives en matière de chiffre d’affaires (CA) et de cashs-flows opérationnels (EBITDA). Elles ont à présent été revues à la hausse. L’opérateur de télécommunications table désormais sur une hausse du CA de 2%, alors que l’EBITDA progresserait de 3 à 5%. Au contraire de Telenet, Proximus ne se profile pas comme un fournisseur de contenu, un domaine dans lequel le groupe préfère collaborer avec des partenaires. Il va ainsi sortir un nouvel appareil, la Swipebox, qui permettra d’afficher le contenu d’un appareil mobile sur un écran de télévision. Les contenus YouTube et Facebook, par exemple, pourront ainsi être accessibles sur grand écran. Le groupe collabore également avec des fournisseurs de streaming comme Netflix. Proximus pourra donc renouer avec la croissance un an plus tôt que prévu. Entre avril et juin, le CA sous-jacent du groupe a progressé de 1,5%, à 1,51 milliard USD. En termes relatifs, le groupe s’est montré plus performant dans le segment résidentiel, avec une croissance de son CA de près de 4% et une croissance de l’EBITDA de 4,6%. Le segment des entreprises, où le CA s’est stabilisé et l’EBITDA a légèrement reculé, présente toujours une certaine marge de progression. L’EBITDA au niveau du groupe a gagné 4,3%, à 450 millions EUR. Notons aussi que la hausse de 19 millions USD de l’EBITDA est imputable pour près des deux tiers à la division Carrier BICS, qui traite le trafic téléphonique et data international pour les entreprises. Comme au 1er trimestre, BICS tire profit de la faiblesse de l’euro (EUR). La marge d’EBITDA atteint désormais 29,9%, contre 29,1% il y a un an. Le bénéfice net (145 millions EUR) a également surpassé les attentes des analystes. Les cash-flows libres ont cependant reculé de près de 25% à 207 millions EUR. Une baisse imputable aux investissements, notamment dans l’amélioration du réseau 4G. Deux grandes questions qui refont périodiquement la une planent en permanence au-dessus de Proximus. Le premier est la possibilité de voir l’Etat vendre (une partie de) sa participation de 53,5%. Rien de neuf n’est à signaler de ce côté depuis quelque temps et nous n’attendons pas de percée à court terme. Un autre élément est la vague de consolidation dans le secteur. Après la vente de sa filiale Base à Telenet, l’opérateur télécom néerlandais KPN a été cité comme repreneur potentiel de Proximus. Aucun accord n’a encore été trouvé en dépit d’approches publiques dans la presse. Mais il ne fait guère de doute que le secteur européen des télécommunications, très fragmenté, prendra à terme le même chemin que son pendant américain, où il ne reste que quelques grandes entreprises.

Conclusion

Les investisseurs anticipent l’amélioration des résultats opérationnels depuis un certain temps : l’action a gagné 40% sur les 12 derniers mois et doublé de valeur en deux ans. Proximus s’est longtemps échangée avec une décote par rapport à ses concurrents, mais celle-ci s’est aujourd’hui transformée en une prime.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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