Proximus demeure une valeur de rendement

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Le rendement élevé (7,1%) qu’offre Proximus et la valorisation actuelle relativement faible rendent à nos yeux l’action très attrayante.

A l’instar de presque toutes celles des entreprises de son secteur, l’action de Proximus a glissé, au premier semestre. Pourtant, ses performances opérationnelles n’ont pas été mauvaises. Mais il est certain que la croissance peu élevée de l’entreprise et ses marges bénéficiaires en recul préoccupent les investisseurs, autant que la direction, d’ailleurs. D’autant que, comme Telenet, Proximus ouvreà la concurrence son réseau de fibre optique. Et la possible arrivée d’un quatrième opérateur de télécommunications sur le marché n’est une bonne nouvelle pour aucun des acteurs existants.

En Belgique, le chiffre d’affaires a progressé de 0,8% au deuxième trimestre, grâce aux services aux entreprises (+2,4%). La division internationale BICS se porte mieux après plusieurs trimestres difficiles: son chiffre d’affaires (CA) a gagné près de 9%, à 340 millions d’euros, notamment grâce à la contribution du spécialiste américain de la sécurité Telesign, acquis récemment. Le CA du groupe s’est accru de 2,6%, à 1,45 milliard d’euros, en glissement annuel. Le cash-flow d’exploitation sous-jacent a bondi de 6,1%, à 493 millions d’euros, surprenant agréablement les analystes (consensus à 466 millions d’euros). L’amélioration des performances de BICS y a contribué. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) des activités belges s’est apprécié de 5,5%, à 454 millions d’euros, et celui de BICS, de près de 13%, à 39 millions d’euros.

Proximus a attiré 9.000 nouveaux abonnés à la télévision, ce qui porte le nombre total à 1,58 million. Le cap des deux millions d’abonnés à l’Internet a été franchi. Et le groupe a enregistré l’arrivée de 45.000 nouveaux abonnés à la téléphonie mobile. Ce sont de bonnes nouvelles. Fin juin, sa formule Tuttimus (4 services) avait déjà séduit 430.000 clients (255.000 un an plus tôt). Le chiffre d’affaires (CA) moyen par utilisateur a légèrement progressé, à 66,2 euros (65,6 euros il y a un an). En raison des dépenses d’investissement plus importantes, les cash-flows disponibles ont, pour leur part, reculé de 212 à 159 millions d’euros en un an. Proximus entend investir cette année environ un milliard d’euros (dont 459 millions sur le premier semestre). Pour pouvoir verser pour 323 millions d’euros de dividendes, un montant supérieur au flux disponible, Proximus s’est endetté. La dette nette du groupe s’est ainsi creusée de 2,09 à 2,28 milliards d’euros, ce qui correspond à environ 1,25 fois l’Ebitda. Pour l’instant, le dividende n’est pas en péril.

Proximus a maintenu ses perspectives pour 2018: un CA domestique (compte non tenu de BICS, donc) stable et un Ebitda sous-jacent en légère progression. En glissement annuel, ils ont gagné respectivement 0,9% et 3,6%. Mais l’on ne peut pronostiquer un taux de croissance égal pour l’ensemble de l’exercice. Compte tenu de l’inflation, Proximus devra en effet procéder à une indexation des salaires.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, Proximus a tiré son épingle du jeu, au premier semestre, progressant même plus vite qu’attendu. Dans la mesure où plusieurs éléments exceptionnels ne seront plus pris en compte dans les résultats du deuxième semestre, nous nous attendons cependant à ce que les chiffres annuels soient conformes aux prévisions. Le dividende pourrait être en danger, à terme, si les cash-flows disponibles ne prenaient pas de la hauteur. Une limitation des dépenses demeure donc nécessaire. Le rendement élevé qu’offre Proximus et la valorisation actuelle relativement faible rendent à nos yeux l’action très attrayante.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 20,97 euros

Marché : Euronext Bruxelles

Ticker : PROX BB

Code ISIN : BE0003810273

Capit. boursière : 7,1 milliards EUR

C/B 2017 : 13

C/B attendu 2018 : 12

Perf. cours sur 12 mois : -27 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -24 %

Rendement du dividende : 7,1 %

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