Progression sensible du bénéfice de Total

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Total profite de la hausse des cours de l’or noir comme aucune autre entreprise du secteur pétrolier. À juste titre d’ailleurs, dans la mesure où la stratégie du groupe repose depuis plusieurs années sur un accroissement de sa capacité de production de pétrole et de gaz, et sur l’hypothèse d’une remontée des prix des combustibles fossiles.

Au premier trimestre de cette année, la stratégie de la major française a porté ses fruits. En comparaison avec le même trimestre l’an dernier, le prix du pétrole a progressé de 59% et celui du gaz naturel de 18%, ce qui a résulté chez Total en une progression du bénéfice net ajusté de 56%, à 2,6 milliards de dollars. Pour profiter davantage des hausses des prix, Total ambitionne une hausse de sa production de 4% cette année. Si son bénéfice s’est accru, c’est aussi parce que le géant de l’énergie est parvenu à maintenir son bénéfice à niveau en aval, dans ses activités de pétrochimie.

Des résultats dans la continuité du bon dernier trimestre de 2016, donc. Le groupe pourra probablement maintenir le niveau de rentabilité de ce premier trimestre, mais pas davantage, car les prix du pétrole stagnent autour de 50 dollars par baril. L’accord entre l’OPEP et d’autres pays non-membres du cartel portant sur la réduction de la production de 1,8million de barils par jour a assuré un meilleur équilibre entre l’offre et la demande, mais le marché est encore confronté à des réserves abondantes. On attend à présent de savoir si les membres du cartel imposeront la discipline nécessaire au respect de cet accord, à plus forte raison maintenant que le secteur du pétrole de schiste américain augmente à nouveau sa production en réaction à l’augmentation des prix du brut. À cela s’oppose que le secteur dans son ensemble a beaucoup moins investi ces dernières années, ce qui se traduira tôt ou tard par une capacité de production augmentant moins rapidement. La demande de pétrole continue dans l’intervalle d’augmenter. Total, pour sa part, a confirmé s’attendre à des ” prix volatils “.

À moyen terme également, Total jouera la carte d’une progression de sa production pétrolière. Comme le groupe continue de réaliser des économies, une hausse des cours du pétrole constitue un levier supplémentaire sur son bénéfice et ses cash-flows. Même si le prix du baril reste stable cette année, Total produira 1 milliard de dollars de cash-flows supplémentaires. Et si le prix du brut augmente de 10 dollars, le cash-flow opérationnel s’accroîtra de 2,5 milliards de dollars. Au prix actuel moyen du baril, les entrées et sorties de caisses sont à l’équilibre.

Cela signifie que Total dispose de suffisamment de cash-flow pour financer tant les investissements que le dividende. Ce dernier est donc garanti, à plus forte raison parce que l’entreprise dispose d’un bilan sain. Grâce à la vente de plusieurs actifs, la charge d’endettement nette de la major française s’est allégée à 22% des fonds propres. Pour autant, Total ne lâche pas la bride en termes d’investissements. Les liquidités demeurent extrêmement importantes pour les investisseurs, qui tiennent à leur dividende en numéraire.

Conclusion

Total constitue toujours le meilleur investissement du secteur, que les cours de l’or noir évoluent à la hausse ou se stabilisent. La major réduit ses coûts de production et accroît celle-ci, de sorte que même si le prix du baril recule, les cash-flows restent à l’équilibre. Toute progression du cours du pétrole a un effet de levier sur le bénéfice. La valorisation a quelque peu augmenté à la suite de la hausse du cours l’hiver dernier, mais demeure intéressante, à un rapport cours/bénéfice attendu de 12 et pour un rendement de dividende de plus de 5%. Digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Paris

Capit. boursière : 126 milliards EUR

C/B 2016 : 14

C/B attendu 2017 : 12

Perf. cours sur 12 mois : +9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -5 %

Rendement du dividende : 5,2 %

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