Polarcus

Digne d’achat

Depuis l’été dernier, le spécialiste norvégien des services sismiques en 3D est confronté à une détérioration rapide de la situation du secteur pétrolier qui a entraîné une double révision à la baisse des cash-flows opérationnels attendus (EBITDA; de 230 à 250 millions USD à 200 millions USD, puis entre 140 et 150 millions USD). Les inquiétudes liées à la position d’endettement ont débouché sur une émission de 162,6 millions d’actions à 1,4 NOK l’unité, soit une dilution considérable (+32%) du capital existant. Au 4e trimestre, le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 18,4% par rapport au trimestre précédent pour retomber à 93,4 millions USD (les prévisions moyennes des analystes faisaient état de 99,2 millions USD). Sur base annuelle, le CA a baissé de 12,3%, à 466,7 millions USD. En cause : la combinaison d’une baisse du taux d’occupation de la flotte – 70% au 4e trimestre, 77% sur base annuelle, contre respectivement 74% et 82% en 2013 – et d’un recul des tarifs de location journaliers (non communiqué). Le redressement du carnet de commandes – de 155 millions USD début août à 280 millions USD fin janvier – incite cependant la direction à croire en une amélioration du taux d’occupation. Les premiers résultats modestes du plan d’économies élaboré au 3e trimestre (35 millions USD par an, soit 8%) et l’augmentation des revenus de la vente de bases de données sismographiques (marché multiclients) ont permis à Polarcus d’enregistrer un EBITDA de 23,7 millions USD au 4e trimestre. Sur base annuelle, l’EBITDA s’est établi à 156,7 millions USD (ce qui reste supérieur à la fourchette abaissée), contre encore 211,9 millions USD en 2013. L’augmentation des dépréciations, et surtout des amortissements sur du matériel et des projets multiclients (28,8 millions USD) a creusé une perte nette de 73,2 millions USD. Sur base annuelle, la perte nette s’établit à 72 millions USD (0,133 USD ou 0,99 NOK par action), contre un bénéfice de 43,4 millions USD (0,086 USD ou 0,52 NOK par action) en 2013. Compte tenu des incertitudes actuelles, l’entreprise s’est abstenue de donner de prévisions concernant l’EBITDA attendu en 2015. Polarcus est dirigée par Rod Starr (CEO) depuis début février. Débauché par l’entreprise norvégienne TGS, un spécialiste dans l’interprétation des analyses sismiques, Rod Starr connaît très bien le secteur. Il a immédiatement pris le taureau par les cornes en reconnaissant que Polarcus, bien que disposant de la meilleure flotte, avait réagi trop lentement à la détérioration des conditions de marché l’an dernier. Le nouveau directeur, qui a aussitôt acheté 1,4 million d’actions, a fixé trois priorités : accélération de l’exploitation de nouvelles sources de revenus (12 à 15 millions USD), augmentation de la part du CA réalisée sur le marché multiclients, plus rentable, et exécution et extension du plan d’économies. La position nette d’endettement a baissé de 644,3 à 609,4 millions USD l’an dernier. Polarcus étudie actuellement les options dont elle dispose concernant une obligation convertible de 104 millions USD qui arrive à échéance en avril 2016.

Conclusion

Active au stade le plus précoce de l’exploration, Polarcus a été très durement touchée par la baisse du cours du pétrole. Le nouveau CEO, très compétent, aura la lourde tâche d’alléger la position d’endettement. La valorisation est en tout cas très basse, avec une valeur d’entreprise (EV) qui ne représente que 65% de la valeur de remplacement de la flotte et 4,5 fois les cash-flows opérationnels (EBITDA) attendus en 2015. Mais limitez votre position.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating:1C

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