Picanol

Digne d’achat

Picanol a connu une excellente année 2015. En termes de chiffre d’affaires (CA), c’est la deuxième meilleure année de son histoire et en termes de bénéfices, c’est même la meilleure. Soulignons cependant que 2014 fut une année plus difficile (repli du CA de 25,3%, à 418,2millions EUR par rapport à l’année record 2013). Mais l’an dernier, Picanol a connu à nouveau une hausse de son CA de 21%, à 529,3millions EUR, le deuxième meilleur chiffre d’affaires de son histoire. En termes de volumes, on note même une croissance de 37%, mais sur plusieurs contrats, Picanol a vu sa marge s’éroder. La division Métiers à tisser (CA : +32%) a connu une croissance équivalente au double de celle de la division Industries (+16%). Les prix agricoles très faibles incitent les agriculteurs à diminuer les achats d’outils agricoles. De même, de la part du secteur minier, la demande est moins grande. Le bénéfice opérationnel (EBIT) s’est hissé de 54,2 à 83,6millions EUR ou +54,2%. Le bénéfice net au niveau du groupe a atteint le chiffre record de 85,7millions EUR (4,84EUR par action), dont 25,1millions EUR provenant de Tessenderlo Group. Le groupe chimique contribue donc environ à 29% au résultat de Picanol. Vous savez entre-temps que des projets de fusion sont sur table entre Picanol et Tessenderlo Group, avec l’objectif de créer un unique groupe industriel, Picanol Tessenderlo Group. Les projets de fusion n’ont pas encore été présentés pour approbation car plusieurs actionnaires de Tessenderlo ont exprimé leur insatisfaction et menacé de bloquer la transaction. L’actionnaire de référence et directeur (CEO) Luc Tack planche sur une nouvelle proposition qui valorise Tessenderlo Group à un niveau plus élevé que les 31,5EUR originels par action (prime de 17,5% par rapport au cours au moment de l’annonce) et/ou valorise les activités de Picanol à moins de 811,6millions EUR, comme dans la proposition initiale. Si la proposition est approuvée lors des deux assemblées générales, Picanol sera rebaptisé Picanobel et deviendra un mono-holding, comme Tubize pour UCB et Solvac pour Solvay. Un holding de contrôle familial (Picanobel possèdera plus de 50% de Picanol Tessenderlo Group et le contrôlera donc de facto en cas d’approbation), qui affiche généralement une décote (importante) par rapport à sa valeur intrinsèque. Avec un carnet de commandes bien garni, la direction peut envisager une année 2016 encore meilleure. Ce qui signifie un CA annuel proche de celui de l’année record absolue 2013 (environ 560millions EUR) et un nouveau résultat record grâce aux commandes supplémentaires découlant du salon ITMA de Milan (assimilable aux Jeux Olympiques de par son importance) à l’automne dernier. À long terme également, l’optimisme est de mise. Rappelons qu’une famille moyenne vivant dans les favelas brésiliennes ne possède que sept vêtements ; une famille occidentale moyenne en possède 220 (!). Ou inversement, 0,5kilo (kg) de textile contre 22kg en moyenne pour un Européen et 26kg pour un Américain moyen.

Conclusion

Le résultat 2015 a dépassé notre prévision de 4,5EUR par action. Pour 2016, nous pouvons tabler sur 5 à 5,5EUR par action. La valorisation est donc loin d’être excessive. Pour l’évolution du cours à court terme, il faut attendre de connaître les conditions de fusion adaptées et la réaction de marché qui s’ensuivra.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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