Peabody Energy

Digne d’achat

La situation du secteur mondial du charbon demeure inquiétante en raison de la demande en berne, du prix extrêmement bas du gaz naturel, de la surproduction et des réserves élevées. Le prix du metallurgical coal pour l’industrie du charbon a même baissé à son plus faible niveau depuis 2004. La Chine a elle-même consommé 5% d’acier en moins qu’un an plus tôt sur les neuf premiers mois de l’année. Le thermal coal, utilisé pour la production d’électricité, n’est pas mieux loti. En août, aux USA, la part du charbon dans la production d’électricité fut inférieure à celle du gaz naturel (35,2%) pour le deuxième mois consécutif. Des normes environnementales plus strictes ont donné lieu à une augmentation de la contribution du gaz naturel dans le mix énergétique global des Etats-Unis, au détriment du charbon. Au début de ce siècle, la part du charbon s’élevait encore à 55%. La faiblesse des prix du charbon a nui au secteur. Walter Energy et Alpha Natural Resources ont déjà jeté leur tablier et Arch Coal est dans une situation très inconfortable. Cette année, la part de Peabody Energy a déjà baissé de 85% et le 1eroctobre, une scission inverse d’actions a même dû être réalisée (une nouvelle action contre 15 anciennes) afin de pouvoir satisfaire aux conditions imposées par les autorités boursières. Sous l’effet combiné de volumes de ventes et de prix inférieurs, le chiffre d’affaires (CA) s’est tassé de 17,6% sur une base annuelle, à 1,42 milliard USD. Peabody a aussi accusé une 8eperte trimestrielle consécutive (304,7 millions USD). Pour les deux types de charbon, il faut en priorité trouver une solution à la surproduction. Les groupes industriels ont calculé qu’environ 80% de la production mondiale de charbon était actuellement déficitaire. A un certain point, une réduction de l’offre est donc inévitable. Pour être favorable au charbon métallurgique, la demande d’acier doit se reprendre, un facteur qui à son tour dépend de la croissance économique (chinoise). Quant au charbon thermique, il se porterait mieux si le charbon concurrençait à nouveau le gaz naturel en termes de prix, mais ce n’est pas prévu dans les prochains mois. La suroffre sur le marché du gaz naturel sera lissée seulement de manière très progressive, en fonction des conditions de marché et de la baisse de la production. A court terme, Peabody n’entrevoit dès lors pas d’amélioration. Il est crucial, pour le groupe, de pouvoir contrôler son endettement. A la fin du 3e trimestre, Peabody disposait de près de 700 millions USD de liquidités et stocks, et d’une ligne de crédit de 1,4 milliard USD. A cela s’oppose une dette de 6,28 milliards USD. Les cash-flows sont actuellement négatifs, avec un cash-flow opérationnel négatif de 90,6 millions USD depuis le début de cette année. Heureusement, les premiers remboursements importants ne sont pas prévus avant 2018. Peabody a donc encore deux ans pour générer des cash-flows positifs. Le groupe tente de survivre à cette période difficile de bas prix en supprimant le dividende ainsi qu’en réduisant les coûts et les investissements.

Conclusion

Peabody Energy n’entrevoit pas d’amélioration immédiate, ce qui explique que l’action ait à nouveau reculé. Nous continuons cependant de croire à son potentiel : nous pensons que Peabody est l’un des rares acteurs du secteur à pouvoir survivre à la crise la plus profonde du secteur du charbon, voire à en sortir grandi. L’action reste clairement et exclusivement réservée aux investisseurs conscients des risques et suffisamment patients.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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