Pas de croissance pour Vasco Data cette année

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Vasco mise de plus en plus sur la sécurisation des applications et a accru ses dépenses en marketing et R&D notamment. À terme, la croissance des logiciels et des services compensera le recul du matériel.

Les résultats trimestriels et annuels de Vasco ne passent jamais inaperçus car les actionnaires du groupe de sécurisation en ligne y réagissent toujours vivement. Le chiffre d’affaires (CA) et la marge attendus cette année sont inférieurs aux attentes. Les dégâts sont cependant limités. Heureusement, parce que l’action avait déjà pris la raclée à l’automne dernier, lorsque le groupe avait revu à la baisse les perspectives pour 2016. La fourchette de CA prévue initialement, de 205 à 215 millions de dollars, avait été ramenée à 185 à 195 millions de dollars. Le chiffre définitif est ressorti à 192,3 millions de dollars, soit plus d’un cinquième de moins qu’en 2015. Cette année-là, Vasco avait enregistré une importante commande de matériel de la part de Rabobank, qui n’a pas été renouvelée l’an dernier ni cette année. La direction a donc annoncé une fourchette de CA de 180 à 190 millions de dollars.

Vasco compte plus de 10.000 clients répartis dans plus de 100 pays. La sécurisation des transactions financières est son activité principale, mais Vasco mise également de plus en plus sur la sécurisation des applications. Le nombre croissant d’incidents illustre que les risques inhérents à la sécurisation en ligne sont de plus en plus grands. Ces tendances structurelles jouent en faveur de Vasco à plus long terme. Il compte parmi ses clients plus de la moitié des cent plus grandes enseignes bancaires mondiales ; c’est du secteur financier que Vasco tire l’essentiel de son CA. Le groupe dispose d’une gamme de produits très étendue, comportant notamment le Digipass (matériel et logiciel), l’Identikey (logiciel), Cronto (sécurisation par codes QR) et la technologie eSignLive pour les signatures numériques. Les logiciels destinés à la reconnaissance faciale constituent l’étape suivante. Vasco ambitionne d’orienter de plus en plus ses clients du secteur bancaire dotés depuis longtemps d’un mécanisme de sécurité sous la forme de matériel, vers ses logiciels et services. De la sorte, Vasco pourrait percevoir davantage de revenus récurrents au travers d’un modèle de licence plutôt que de signer des contrats juteux mais uniques. Le groupe est en tout cas sur la bonne voie car les trois derniers mois de 2016 furent le deuxième trimestre consécutif où la contribution des logiciels au CA total a dépassé les 40%. La moyenne sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 38%, contre 22% un an plus tôt. Le CA du Digipass for Apps (sécurisation d’application) a doublé au quatrième trimestre alors qu’eSignLive a présenté une croissance à deux chiffres de son CA. Le bénéfice opérationnel s’est tassé l’an dernier à 9,6 millions de dollars, contre encore 50,5 millions un an plus tôt. C’est le résultat de frais d’intégration liés à la reprise de la technologie eSignLive autant que d’un accroissement des dépenses en marketing et en recherche et développement. Ainsi la marge opérationnelle s’est-elle effondrée de 20,9% à 5%.

La direction anticipe pour l’exercice courant une marge opérationnelle comprise entre 1 et 5%. Vasco n’a pas de dettes et avait 144,2 millions de dollars en caisse fin 2016, contre 123,5 millions de dollars un an plus tôt. Son objectif est d’en affecter une partie à des acquisitions.

Conclusion

Il faudra encore attendre plusieurs trimestres pour que la croissance des logiciels et des services compense le recul du matériel. Cette année, le groupe n’enregistrera pas de croissance de son CA. Les investissements et la marge opérationnelle prévus supposent également un bénéfice nul. Vasco est cependant très sain, avec une position liquide nette de 3,6 dollars par action.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : dollar (USD)

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 527 millions USD

C/B 2016 : 50

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : -13 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %

Rendement du dividende : –

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