Oracle

À 14 fois le bénéfice attendu, Oracle ne présente pas une valorisation excessive, mais en l’absence de perspectives de croissance à court terme, l’action ne pourrait justifier un cours plus élevé. Conserver.

Le secteur du logiciel est dominé par le cloud. Les utilisateurs achètent de moins en moins de solutions logicielles pour leurs ordinateurs. Celles-ci leur sont en effet proposées à la location, moyennant une indemnité mensuelle ou annuelle, par des fournisseurs qui les hébergent sur leurs serveurs. La transition du modèle de licence classique (ventes de licences de logiciels) vers le modèle cloud constitue dès lors un énorme défi pour des entreprises comme Microsoft, SAP et Oracle. La concurrence dans les logiciels de base de données et les logiciels applicatifs est très intense dans ce segment, où les entreprises précitées doivent notamment affronter Amazon, Salesforce et Alphabet (Google). L’objectif est que les ventes dans le cloud compensent le recul des ventes de licences. Ce n’est pas encore le cas, et le chiffre d’affaires (CA) global est donc en baisse. Rappelons toutefois que le modèle cloud ne portera ses fruits qu’à terme, puisqu’il génère des revenus récurrents et non une vente unique de licence. Au cours du trimestre qui s’est terminé fin février, Oracle a vu son CA baisser de 3%, à 9milliards USD. Hors effets de change, on note une légère hausse de 1%. Le recul de 4% de l’indice dollar depuis fin février devrait cependant donner un coup de pouce à Oracle au cours du 4etrimestre en cours. Les ventes de licences ont régressé de 15%, alors que le CA réalisé sur les logiciels dans le cloud progressait de 40%. Le hardware (-13%) et les services (-7%) sont également en recul. Au terme des trois premiers trimestres de l’exercice en cours, le CA provenant des activités dans le cloud atteint 2milliards USD, en hausse de 31% par rapport à la même période, il y a un an. Mais il ne représente toujours que 8% du total du groupe. La marge brute des activités dans le cloud s’élevait à 53% et l’objectif est de la porter à 60% au 4etrimestre. Les marges réalisées sur les ventes de produits classiques (plus de 90%) ne seront cependant jamais égalées. L’action Oracle a gagné 13% cette année tandis que le Nasdaq reculait légèrement. La situation était exactement inverse l’an dernier, puisque l’action avait abandonné près de 20%. Oracle a clos le 3etrimestre avec une position de trésorerie de 50,8millions USD et une dette de 40millions USD. Le groupe a racheté 60millions d’actions propres pour une valeur totale de 2,2milliards USD. Le budget affecté au rachat d’actions propres a été accru de 10milliards USD. Le nombre d’actions en circulation diminuera ainsi de 6% (et le bénéfice par action augmentera donc d’autant). Oracle y dilapiderait l’ensemble de sa trésorerie, mais vu les taux bas et la note de solvabilité élevée, le groupe pourrait emprunter ce montant. Avec des cash-flows libres annuels de 12,5milliards USD, la situation financière resterait saine quoi qu’il en soit, d’autant que les dépenses d’investissement doivent diminuer à présent que les lourds investissements dans les centres de données sont terminés. L’action affiche un rendement brut de 1,5%.

Conclusion

À 14 fois le bénéfice attendu, Oracle ne présente pas une valorisation excessive, mais en l’absence de perspectives de croissance à court terme, l’action ne pourrait justifier un cours plus élevé. L’entreprise veut surtout maintenir les investisseurs à bord à l’aide de nouveaux achats d’actions propres et du dividende (modeste).

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

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