Oracle

A conserver

Oracle reste le deuxième fabricant de logiciels au monde, un marché où il n’est précédé que par Microsoft. Mais le groupe est en difficulté dans le segment en forte croissance du cloud computing, où l’on propose des logiciels, des services et de l’infrastructure par Internet (le ” cloud “). Le chiffre d’affaires (CA) lié au cloud a progressé de 22% au trimestre précédent. Cela semble beaucoup, mais ce segment ne représente encore que 4% du CA du groupe, et la concurrence connaît un essor beaucoup plus rapide. Actuellement, le CA des activités liées au cloud s’élève à environ 1,8 milliard USD sur base annuelle et une augmentation sensible de ce chiffre est la priorité d’Oracle. D’une part par le biais d’acquisitions, et d’autre part, aussi, par la croissance interne. Côté acquisitions, rares sont ceux à pouvoir faire la leçon à Oracle qui s’est révélé en véritable champion des rachats d’entreprises au cours de la décennie écoulée. Dans le segment cloud, Oracle a notamment mis la main sur RightNow Technologies, Taleo, Responsys, Corente et BlueKai, auxquelles on peut ajouter LiveLOOK depuis le début du mois. Après la présentation des derniers résultats trimestriels, Oracle a également annoncé la reprise de Micros Systems. Il s’agit de la plus grande opération depuis l’acquisition de Sun Microsystems en 2010, avec un coût de plus de 5 milliards USD. Micros est spécialisée dans le hardware et le software pour le secteur de l’horeca (dont les désormais célèbres “caisses blanches”), le commerce de détail et plusieurs autres marchés de niche. Malgré la concurrence croissante de Microsoft, Oracle domine toujours le marché des logiciels de bases de données, avec une part de marché d’environ 50%. La nouvelle version 12C – avec C pour Cloud – sera bientôt déployée. Outre des possibilités de traitement plus rapide des données, elle comprend de meilleures fonctionnalités cloud. Le bénéfice et le CA réalisés au cours de la période de trois mois qui s’est terminée en mai ont été inférieurs aux attentes. Les ventes de nouvelles licences logicielles (3,77 milliards USD) sont restées à peu près inchangées sur base annuelle. Avec 11,3 milliards USD, le CA était inférieur de près de 200 millions USD aux attentes moyennes des analystes, et en hausse de 3,3% par rapport à l’an dernier. Une partie de l’explication réside dans le fait que le CA des services cloud est davantage étalé sur la durée du contrat. Cela n’empêche pas qu’Oracle, malgré les nombreuses acquisitions, ne parvient pas à enregistrer une croissance d’au moins 5% depuis près de trois ans déjà. Pour le trimestre en cours, le premier de l’exercice qui vient de commencer, la direction table sur une croissance du CA de 4 à 6%. Grâce à un beau sprint final, l’action Oracle a clos 2013 sur un gain de 15%. Cette année, la performance est à nouveau conforme à celle du S&P500. Oracle a clos l’exercice avec 38,82 milliards USD en liquidités et placements à court terme. Les cash-flows libres ont atteint 14,34 milliards USD au cours du dernier trimestre. Cela laisse suffisamment de marge pour opérer de nouvelles acquisitions ou rémunérer les actionnaires. Oracle a racheté pour 2 milliards USD d’actions propres au cours du trimestre écoulé.

Conclusion

Les résultats trimestriels plutôt décevants trahissent le fait qu’Oracle se trouve toujours en phase de transition. A 13 fois les bénéfices attendus, la valorisation est inférieure à celles de ses concurrents, qui enregistrent cependant une croissance rapide. Oracle dispose de potentiel de croissance, mais doit à présent le réaliser.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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