Oracle

Pas assez convaincant

33,89 USD – 3C Conserver

Le troisième producteur de logiciels tire la langue depuis quelque temps. La croissance du chiffre d’affaires (CA) fluctue autour de zéro depuis huit trimestres (-3 à +3%) et aucune amélioration n’est en vue à court terme. Avec Microsoft, SAP et IBM, Oracle est l’un des “dinosaures” de l’industrie logicielle. L’entreprise américaine doit son essor des années 90 à ses logiciels de bases de données, avant d’étendre progressivement son assortiment à des logiciels applicatifs ou de gestion pour des branches opérationnelles complexes. En termes de gamme de solutions proposées et de services complémentaires (support et mises à jour), Oracle dominait ce segment avec SAP. L’arrivée du cloud computing a dopé le concept du “Software as a Service” (SaaS). En l’occurrence, le fournisseur met les différents programmes à la disposition des clients sur Internet. Le client ne paie alors que l’utilisation et le support nécessaires, ce qui réduit l’investissement initial et les dépenses en mises à niveau. Il est peut-être excessif d’affirmer qu’Oracle a “totalement” manqué le train du SaaS. Le groupe de logiciels est arrivé tardivement dans ce segment, mais il a beaucoup investi dans des acquisitions liées au cloud comme Taleo, RightNow Technologies et Eloqua ces deux dernières années. Oracle reste faible dans les applications cloud pour le segment des bases de données mais se fait fort de changer la donne avec son nouveau produit 12c. Outre les “spécialistes du Saas”, Oracle doit également tenir compte des concurrents classiques comme Microsoft et SAP qui sont également en train d’étendre leur éventail de logiciels cloud. Au cours de la période de trois mois qui s’est clôturée le 31 août – soit le 1er trimestre du nouvel exercice fiscal d’Oracle -, le CA (8,38 milliards USD) est resté en deçà des attentes à concurrence d’environ 100 millions USD, malgré une hausse de 2,1%. L’appréciation du dollar (USD) a eu un impact négatif sur le CA, car la hausse de ce dernier s’élève à 4% à taux de change constant. Oracle n’est pas la seule entreprise en difficulté, puisque son rival allemand SAP a enregistré la première baisse de son CA en trois ans au cours du 2e trimestre. Oracle y a heureusement échappé : les revenus du logiciel ont augmenté de 6% à 6,08 milliards USD. Les ventes de nouvelles licences logicielles et d’abonnements SaaS ont progressé de 4% à 1,66 milliard USD. Oracle tablait sur une hausse de 0 à 8%. Le spécialiste des études de marché Gartner compte sur une hausse des dépenses mondiales en informatique de 2% en 2013. La niche des logiciels d’entreprise devrait être encore plus performante, avec une croissance de 6,4%. Une enquête récente de Barclays est moins optimiste. Un sondage sur les intentions en matière d’investissements des directeurs de départements informatiques laisse même entrevoir une croissance nulle au 2e semestre. Le département Hardware a de nouveau déçu, avec une baisse du CA de 14% à 669 millions USD. Les ventes de serveurs sont en recul et même le segment supérieur du marché, dans lequel Oracle est active, ne parvient pas à échapper à cette tendance. En raison d’une augmentation de dépenses de marketing (+12%), la marge opérationnelle a baissé de 0,9% à 34,3%. Un taux d’imposition favorable, notamment, a cependant permis au bénéfice net de progresser de 7,7% à 2,19 milliards USD. Pour le trimestre en cours, Oracle table sur une hausse du chiffre de 1 à 4%. La vente des licences de logiciels devrait enregistrer une croissance comprise entre -4% et +6%. Oracle dispose d’une trésorerie nette de 15 milliards USD.

L’action Oracle est restée stable cette année alors que le Nasdaq gagnait 25%. Les actionnaires ont cependant été gâtés avec un dividende de 0,48 USD par action et un programme de rachat d’actions propres de 12 milliards USD. Nonante pour cent (!) des cash-flows de l’an dernier ont ainsi reflué vers les actionnaires. La part de marché et la taille du groupe garantissent des cash-flows élevés. Le rachat d’actions forme un matelas sous l’action. A 13 fois le bénéfice attendu, la valorisation nous paraît correcte. A conserver (3C).

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