Ontex déçoit

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Malgré l’annonce d’une augmentation du chiffre d’affaires supérieure aux attentes au terme du premier semestre, le cours de l’action a reculé de 6%. En cause : la marge de REBITDA, moins élevée qu’estimé par les analystes. Mais la valorisation d’Ontex reste acceptable. Sous 30 euros, l’action est digne d’achat.

L’an dernier, la croissance de cet important producteur flamand de solutions hygiéniques pour bébés, femmes et séniors s’est limitée à 0,2%. On note cependant 5,2% d’augmentation du chiffre d’affaires comparable pour la période de janvier à juin 2017 par rapport aux six premiers mois de l’an dernier, et c’est remarquable.

Au niveau du groupe, le groupe a pu présenter une augmentation encore plus sensible du chiffre d’affaires, de 22% (contre +18% en 2016 ; +20,9% au deuxième trimestre), à 1,174 milliard d’euros, ce qui est supérieur aux prévisions des analystes. Au cours du premier trimestre, Ontex a finalisé l’acquisition de la division Hygiène personnelle de la chaîne brésilienne Hypermarcas (pour 286 millions d’euros, soit la valeur de l’entreprise). Les chiffres du premier semestre intègrent donc déjà quatre mois de résultats de cette division rebaptisée Ontex Brésil. Le groupe a également géré et réussi l’intégration du groupe mexicain Grupo Mabe, le premier grand pas du groupe franchi en dehors de l’Europe. Le Mexique est le cinquième marché pour les articles d’hygiène jetables (langes, tampons, produits pour incontinents). Cette belle hausse du chiffre d’affaires n’a cependant pas aidé le cours de l’action, qui a même perdu plus de 6%. Car le bénéfice a déçu. Le REBITDA ou cash-flow opérationnel lié aux activités ordinaires s’est élevé à 144,7 millions d’euros, alors que les analystes anticipaient 146,7 millions. La marge de REBITDA a donc perdu pas mal de terrain : de 12,8% à 12,3% au premier semestre (même 12,1% au deuxième trimestre ; contre 12,5% en 2016 et 12,4% en 2015). La hausse des prix des matières premières et des frais de distribution a en effet érodé le chiffre d’affaires. La dette nette a augmenté, du fait de l’acquisition d’Hypermarcas, de 660,2 à 743,9 millions d’euros (+12,7%). La hausse du bénéfice s’est limitée à 8,8%, de 65,7 à 71,5 millions d’euros. Compte tenu de l’augmentation du nombre d’actions (augmentation de capital réalisée dans les limites prévues), le bénéfice par action est resté presque inchangé à 0,90 euro (0,89 euro précédemment).

Fondé par la famille Van Malderen, Ontex est revenu en Bourse en juin 2014 (le groupe avait déjà été coté entre 1998 et 2003). Jusqu’à récemment, il avait accompli un parcours sans faute. La hausse de son cours avait porté sa capitalisation à plus de 2 milliards d’euros, ce qui lui a valu une intégration à l’indice Bel20. Mais depuis le printemps 2016, Ontex connait des hauts et des bas. L’utilisation croissante de produits hygiéniques jetables dans les pays émergents est un premier pôle de croissance important pour Ontex. Le vieillissement de la population en Europe occidentale favorise en outre la croissance du segment.

Conclusion

Nous sommes nous aussi quelque peu déçus. Mais à 15 fois le bénéfice escompté pour cette année et selon un rapport attendu valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel de 10 pour cette année, la valorisation demeure acceptable. À plus long terme, les acquisitions du groupe en Amérique Latine lui offrent évidemment un potentiel de croissance indéniable. Notons que GBL a renforcé encore sa participation dans Ontex, à 20%. Sous 30 euros, l’action est digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,35 milliards EUR

C/B 2016 : 18

C/B attendu 2017 : 15

Perf. cours sur 12 mois : -10 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +2 %

Rendement du dividende : 1,9 %

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