Nos valeurs favorites pour 2018 : 4. Cameco

Tim Gitzel, CEO de Cameco. © Reuters

Pour garder le cap depuis le considérable repli du cours de l’uranium de 2016, Cameco a diminué ses coûts. Il a donc extrait moins d’uranium en 2017. Acheter Cameco revient à miser sur le potentiel de redressement du prix de l’uranium. Et le titre est précisément bon marché actuellement.

Cameco est l’un des plus grands producteurs d’uranium au monde. Le groupe établi au Canada est actif en Amérique du Nord (McArthur River/Key Lake et Cigar Lake) et au Kazakhstan par le biais de sa joint-venture Inkai mise sur pied avec l’entreprise publique Kazatomprom. Les mines du groupe ont produit l’an dernier un total de plus de 41 millions de livres d’uranium, ou environ 17% de l’offre mondiale.

1. Qu’en est-il de 2017 ?

A l’automne 2016, le prix de la livre d’uranium a fléchi à 18 dollars, son plus faible niveau depuis 2004. Depuis lors, la situation du marché global de l’uranium a peu changé. Début 2017, Kazatomprom, le plus grand producteur d’uranium au monde, avait annoncé une réduction de capacité de 10%. A la nouvelle, le marché a fait redresser légèrement le prix de l’uranium, mais celui-ci a reperdu du terrain à partir de l’été. Dans ce contexte, Cameco a eu toutes les peines du monde à garder le cap. Heureusement, dans certains de ses contrats conclus à long terme, le prix du métal est un peu plus élevé. Mais tant que les prix n’augmentent pas durablement, Cameco n’a d’autre choix que de procéder à des réductions des coûts. La direction a ainsi décidé de fermer la mine Rabbit Lake.

2. Quelles sont les perspectives pour 2018 ?

Peu après la publication de ses chiffres trimestriels, Cameco avait indiqué qu’il rendrait inactives pendant dix mois la plus grande mine du groupe, McArthur River, ainsi que l’usine de traitement Key Lake en février 2018. L’effet de cette mesure est estimé à 13-14 millions de livres. Cameco dispose encore de stocks suffisants pour satisfaire à ses obligations de livraisons contractuelles. Mais, aux prix actuels de l’uranium, il est plus rentable pour le groupe de laisser les réserves sous terre plutôt que de les en extraire. Kazatomprom est du même avis, qui prévoit une deuxième année de limitation de la production à partir de janvier 2018. Cela suppose que la production baissera de 20% sur les trois prochaines années, ou de 28,6 millions de livres d’uranium, dont 10,4 millions de livres en 2018.

Un litige oppose toujours Cameco à l’autorité fiscale canadienne CRA. Le groupe est disposé à le régler à l’amiable, mais il ne faut pas s’attendre à une issue avant 2019.

3. Pourquoi la valeur figure-t-elle parmi nos favorites pour 2018 ?

La consommation mondiale d’uranium est supérieure à l’offre primaire depuis quelques années, et cet écart est appelé à augmenter dans les prochaines années. Or les réserves existantes et l’uranium provenant du recyclage ne pourront le compenser éternellement. Cependant, selon les chiffres de la World Nuclear Association, 447réacteurs nucléaires sont actuellement en activité et 59 autres sont en construction, dont 20 en Chine. L’Inde, la Russie et plusieurs pays du Moyen-Orient jouent la carte du nucléaire pour assurer leurs réserves d’énergie à long terme. Cameco a tout mis en oeuvre pour être préparé au mieux à la reprise du marché. Le plancher du prix de l’uranium ayant récemment été testé, le risque d’une nouvelle baisse de prix est actuellement limité. Actuellement bon marché (moins d’une fois la valeur comptable), Cameco constitue une opportunité pour les investisseurs qui veulent miser sur le potentiel de redressement du cours de l’uranium.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 10,40 dollars

Ticker : CCJ US

Code ISIN : CA13321L1085

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 4,1 milliards USD

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : 213

Perf. cours sur 12 mois : +3 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %

Rendement du dividende : 3 %

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