Newmont Mining

S’échange à 1,2 fois sa valeur comptable

Début février, le cours du producteur américain d’or et de cuivre est retombé à son plus bas niveau depuis début 2002. De nombreux groupes miniers sont logés à la même enseigne, mais Newmont est particulièrement touché. En 2013, l’entreprise a dû enregistrer 3,4 milliards USD de réductions de valeur : 2,9 milliards USD sur des actifs opérationnels (Boddington et Tanami en Australie et Long Canyon au Nevada) et 0,5 milliard USD sur la valeur des réserves de minerais à la suite de la baisse du cours de l’or. Newmont a ainsi clos l’exercice sur une perte nette de 2,5 milliards USD, contre encore un bénéfice de 1,9 milliard USD l’an dernier. La mine d’Akyem au Ghana a été livrée dans les délais et conformément au budget, ce qui a accru la production du groupe de 438.000 onces d’or. La production s’établissait à 1,48 million d’onces au 3e trimestre. La production du groupe sur l’ensemble de l’exercice atteint ainsi 5,1 millions d’onces, un niveau situé du côté supérieur de la fourchette de prévision et 2% de plus qu’en 2012. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Nord (Nevada) prennent 60% de la production du groupe à leur compte. La contribution de l’Amérique du Sud est en revanche sous pression : la mine de Yanaccocha (Pérou) arrive peu à peu à maturité et la richesse des minerais diminue. L’Afrique devrait prendre le relais. Outre Akyem, une extension de la mine d’Ahafo sera décidée l’an prochain. L’Amérique du Sud n’est pas pour autant oubliée, car le projet Merian au Surinam figure également dans le pipeline. Ces dernières années ont été placées sous le signe des économies. Il était en effet indispensable de diminuer le prix de revient par once produite pour préserver la rentabilité opérationnelle du groupe. L’an dernier, les coûts ont été réduits de près d’un milliard USD alors que le groupe a vendu pour 600 millions USD d’actifs. Cette année, la production devrait rester comprise entre 4,6 et 4,9 millions d’onces. Le coût de production moyen a baissé de 6% à 1104 USD l’once l’an dernier. Il était même retombé à 1032 USD au 4e trimestre. En raison de la baisse de la production par rapport à l’an dernier, le coût de production total devra à nouveau augmenter légèrement en 2014 pour s’établir entre 1075 et 1175 USD l’once. Si les prévisions se réalisent, il devrait ensuite retomber entre 950 et 1050 USD l’once en 2015. Newmont mise résolument sur la croissance, avec une nouvelle augmentation de la production d’or et de cuivre à partir de 2015. La croissance devra provenir de Long Canyon au Nevada, mais surtout de Batu Hijau en Indonésie. Le gouvernement indonésien exige cependant que Newmont y construise une nouvelle fonderie, même si ce projet n’a aucun sens sur le plan économique. Les deux parties essaient de trouver un accord, mais les négociations sont au point mort depuis quelque temps. Newmont a refinancé une partie de ses dettes et est en très bonne santé financière avec un endettement net de 2,7 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA). Le groupe affectera les cash-flows dégagés à la poursuite de son désendettement, à la mise en oeuvre des projets en cours et au versement des dividendes. A la fin de l’an dernier, les réserves du groupe s’élevaient à 88,35 millions d’onces.

Conclusion

L’Indonésie prend une place importante dans les projets de Newmont Mining, mais l’incertitude y est très grande. Après la diminution de moitié du cours et les dépréciations massives de l’an dernier, Newmont s’échange aujourd’hui à 1,2 fois sa valeur comptable, contre une moyenne de 2,2 ces cinq dernières années.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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