Newmont, l’exception au sein du secteur aurifère

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En 2017, Newmont Mining a surperformé le secteur. Sa force? Un portefeuille de projets bien garni, qui pourrait encore être étoffé, si la direction le souhaitait, compte tenu des abondantes liquidités dont le groupe dispose.

Le cours de l’or ne semble pas vouloir poursuivre son redressement, ce qui n’est pas sans répercussions sur l’industrie aurifère. Il s’est replié de 4% en moyenne le mois dernier, ce qui fait de février le moins bon mois depuis septembre 2017 pour les mines aurifères. Newmont Mining s’en est pourtant très bien sorti, sur les 12 derniers mois, avec une progression de son cours de 11%, tandis que l’indice Van Eck Vectors Gold Miners a reculé de 8%.

Les mines du groupe ont produit l’an dernier 5,27 millions d’onces troy d’or (+8% en un an). Barrick a fait légèrement mieux: 5,32 millions d’onces troy. La capitalisation de Newmont est toutefois moitié plus élevée que celle de Barrick. A court terme, la production de Newmont est appelée à se stabiliser. Pour cette année et la suivante, la direction prévoit qu’elle se situera entre 4,9 et 5,4 millions d’oncestroy. Elle est plus prudente s’agissant de 2020 à 2022, où elle s’attend à produire entre 4,6 et 5,1 millions d’onces troy par an en moyenne; cette projection ne tient cependant pas compte des expansions prévues. Courant de cette année en effet, la mine Northwest Exodus, au Nevada, devrait être opérationnelle, et d’autres mines devraient l’être plus tard, en Amérique du Sud, en Afrique et en Australie. L’Amérique du Nord et l’Australie s’adjugeront cette année respectivement 41 et 31% de la production du groupe. L’Afrique et l’Amérique du Sud y contribueront nettement moins, à 16 et 12% respectivement.

L’an dernier, Newmont a vu son coût de production moyen augmenter de 1%, à 924 dollars l’once troy. Et il semble orienté à la hausse, puisqu’au quatrième trimestre, il a atteint 965 dollars, ou 5% de plus qu’un an plus tôt. En raison des investissements accrus et de grades inférieurs dans plusieurs mines, ce coût augmentera encore cette année, pour s’établir dans une fourchette de 965 à 1025 dollars; à compter de 2019, il devrait baisser à nouveau. Le bénéfice d’exploitation ajusté a progressé l’an dernier de 12%, à 2,65 milliards de dollars. L’évolution du cash-flow disponible est cependant plus remarquable encore, puisqu’il a augmenté de plus de moitié au dernier trimestre de 2017, à 445 millions de dollars, et sur l’exercice entier, de 88%, à près de 1,5 milliard de dollars. Newmont a dès lors pu alléger sa dette de 580 millions de dollars, à 4,07 milliards de dollars. Le groupe dispose toutefois de 3,32 milliards de dollars de liquidités, ce qui ramène la dette nette à 750 millions de dollars (contre 4,8 milliards de dollars il y a quatre ans!). Son cash-flow disponible, lignes de crédit incluses, s’élevant actuellement à 6,2 milliards de dollars, Newmont pourra aisément financer de nouveaux projets, même si ce ne semble pas être la priorité de la direction. Le rapport entre la dette nette et l’Ebitda s’établit à 0,3, un niveau bien plus faible que celui des concurrents du groupe. Comme elle l’avait promis, la direction a relevé le dividende trimestriel, de 0,075 à 0,14 dollar.

Conclusion

Dans des conditions de marché difficiles, Newmont surperforme le secteur. Son portefeuille de projets, bien garni, constitue un atout indéniable. Du reste, le groupe peut se targuer d’avoir un bilan très sain. Seul bémol, l’augmentation temporaire du coût de production. Mais tel est le prix à payer lorsqu’on investit dans de nouveaux actifs. Par ailleurs, le groupe verra son cours augmenter durablement si celui du métal jaune prend le même chemin.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 38,28 dollars

Ticker : NEM US

Code ISIN : US6516391066

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 20,4 milliards USD

C/B 2017 : 27

C/B attendu 2018 : 26,5

Perf. cours sur 12 mois : +17 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +2 %

Rendement du dividende : 1,5 %

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