Moury Construct

Digne d’achat

La petite capitalisation Moury Construct est un groupe wallon actif dans la construction qui renferme de nombreuses sociétés opérationnelles. Traditionnellement, les groupes de construction sont considérés comme très cycliques. Cette caractéristique est un peu moins marquée chez Moury Construct. Une des explications de cette stabilité relative tient au fait que plus de la moitié du chiffre d’affaires (CA) du groupe provient de marchés publics et non cycliques, sans compter les maisons de repos et les partenariats public-privé (PPP). Naturellement, Moury n’en est pas pour autant immunisé contre la réalité économique. Certes, le CA est resté stable en 2009, point culminant de la crise, mais il a ensuite reculé en 2010 et 2011, quand ce n’était pas la rentabilité (en 2012, la marge opérationnelle ou d’EBIT a reculé à 2,9%, contre encore 6,9% en 2011). L’année 2013 a connu à nouveau un CA stable (79,6 contre 79,7 millions EUR en 2012), avec un redressement de la marge bénéficiaire. Cette année-là, l’EBIT a progressé de 39% par rapport au plancher de 2012 pour s’établir à 3,2 millions EUR. La marge d’EBIT s’est redressée de 2,9% à 4,0%. Cette amélioration s’est confirmée, et accentuée l’an dernier. L’embellie pouvait être déduite des chiffres du premier semestre. En raison d’un hiver beaucoup plus doux, le CA a progressé de 37,2% (de 37,8 à 51,9 millions EUR). Ce qui a permis une hausse de l’EBIT de 79,4% (de 1,3 à 2,3 millions EUR) et du résultat net de 72,7% (de 0,8 à 1,45 million EUR). Soit 3,67 EUR par action. Le second semestre fut davantage en ligne avec la même période en 2013. Ce qui a finalement donné lieu à un CA du groupe de 92,2 millions EUR, ou 15,8% de plus qu’en 2013. Nous revenons donc peu à peu à proximité des CA record de 2008-2009. L’amélioration de la marge d’EBIT se poursuit également. Le résultat opérationnel s’est hissé de 3,2 à 4,95 millions EUR (+53,6%), ce qui suppose une marge d’EBIT de 5,4%, contre 4% en 2013 (record de 8,5% en 2008). Le bénéfice net a rebondi de 30,5% (de 1,79 à 2,33 millions EUR) ou, par action, de 4,5 à 5,9 EUR. Le carnet de commandes est un indicateur crucial de l’évolution future. Il reste toujours très sain avec une valeur de 109 millions EUR fin février, soit plus d’une année de CA. C’est le même niveau que fin février 2014 et 4 millions EUR sous le record de 113 millions EUR d’août 2014. La direction se dit dès lors positive par rapport à l’exercice en cours. L’amélioration sensible du résultat permet au groupe de construction wallon de relever un dividende qui avait été nettement abaissé. Pour l’exercice 2012, il n’avait distribué que 1,60 EUR brut par action (1,20 EUR net; 5,60 EUR brut ou 4,20 EUR net pour l’exercice 2011). Pour l’exercice 2013, nous reparlons de 4 EUR brut par action (3 EUR net). Nous recevrons par ailleurs le dividende plus élevé escompté pour l’exercice 2014, en l’occurrence une augmentation de 10% ou 44 EUR brut (3,3 EUR net). De plus, le groupe conserve une position de trésorerie très robuste de 37,8 millions EUR, soit 95,5 EUR par action au 31 décembre.

Conclusion

L’an dernier, le cours de Moury Construct a connu une évolution largement satisfaisante. Il s’agit d’une société de construction à la rentabilité saine, dont le cours est couvert à 70% par une trésorerie importante. On peut s’attendre à une poursuite du redressement du bénéfice et de l’action. Le marché est cependant très étroit !

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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