Moury Construct

Digne d’achat

La small cap Moury Construct est un groupe wallon actif dans la construction qui possède de nombreuses sociétés opérationnelles. Les sociétés de construction ont généralement la réputation d’être très cycliques. Moury Construct constitue cependant globalement une exception à cette règle. Une des raisons qui expliquent la bonne résistance offerte par Moury à la crise est que le groupe réalise en moyenne plus de la moitié de son chiffre d’affaires (CA) dans le cadre de marchés publics non cycliques, auxquels il faut ajouter les maisons de repos et les partenariats public-privé (PPP). Pour autant, le groupe n’est pas tout à fait immunisé contre la réalité économique. En 2009, année de crise, son CA s’élevait encore à 92,1 millions EUR, soit à peine 1,4% de moins qu’en 2008. En 2010, le CA a certes reculé de 15,5%, à 78,5 millions, mais en termes de rentabilité, l’année fut largement positive. L’année suivante, son CA a continué de reculer mais le repli s’est limité à 4,7% (de 78,5 à 74,8 millions EUR). Le résultat opérationnel (EBIT) s’est relativement bien maintenu : il s’est replié de seulement 6,9%, à 5,15 millions EUR, ce qui correspond à une marge d’EBIT de 6,9%. En 2012, la marge opérationnelle s’est cependant effondrée. Car malgré une augmentation du CA de 6,5% (de 74,8 à 79,7 millions EUR), l’EBIT s’est tassé de 55%, à 2,32 millions EUR. L’explication réside dans le retard important dans l’exécution de deux importants chantiers, le cauchemar de tout groupe de construction. Ce qui suppose un repli de la marge d’EBIT à 2,9%, contre encore 6,9% en 2011. En raison d’un résultat financier heureusement meilleur, le résultat net a reculé moins largement, de 43% (de 1,1 à 0,63 million EUR). Par action, on note un repli de 2,8 à 1,6 EUR. L’an dernier s’est clôturé sur un CA stable (79,6 contre 79,7 millions EUR en 2012), ce qui est loin d’être mauvais, car sur le 1er semestre 2013, le CA s’était tassé de 10%, à 37,8 millions EUR. Le long hiver qui avait comprimé le CA au 1er trimestre a donc été compensé au second semestre. L’élément à retenir des résultats 2013 est le redressement des marges bénéficiaires. L’EBIT a connu une hausse de 39% depuis le plancher de 2012, à 3,2 millions EUR. La marge d’EBIT s’est ainsi redressée de 2,9% à 4%. Grâce à un résultat financier de meilleure facture, le résultat net s’est redressé de manière spectaculaire, à 1,8 million EUR, soit près de trois fois celui de 2012 (627.000 EUR). Par action, le chiffre est passé de 1,6 à 4,5 EUR. Un élément crucial pour juger du futur est le carnet de commandes. Celui-ci est resté très sain avec une valeur estimée fin février 2014 à 109 millions EUR ou près de 1,5 an de CA. Ce chiffre représente une augmentation ultérieure par rapport au niveau record de 106,9 millions EUR de fin février 2013. L’amélioration sensible du résultat permet du reste au groupe de construction wallon de verser à nouveau un dividende digne de ce nom. Alors que le groupe avait versé pour 2012 un dividende de seulement 1,60 EUR brut (1,20 EUR net; contre 5,60 EUR brut ou 4,20 EUR net pour l’exercice 2011). Pour 2013, les actionnaires devraient recevoir à nouveau 4 EUR brut par action (3 EUR net). Qui plus est, le groupe a toujours une position liquide très confortable de 38,6 millions EUR ou 97,5 EUR par action au 31 décembre.

Conclusion

Le cours de Moury Construct a réagi de manière enthousiaste aux résultats annuels. A juste titre, puisqu’il s’agit d’une société de construction saine et rentable, dont le cours est couvert à 85% par la trésorerie. On peut s’attendre du reste à un redressement ultérieur du bénéfice et du cours.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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