Microsoft

Son nouveau modèle d’affaires a remis Microsoft sur les bons rails, même si l’acquisition de LinkedIn est un nouveau saut dans l’inconnu et que la baisse de la rentabilité ne pourra être infléchie à court terme.

Depuis le changement intervenu à la tête du groupe il y a deux ans et demi, le constructeur américain de logiciels semble avoir retrouvé une stratégie cohérente. Sous Steve Ballmer, Microsoft ne savait plus à quel saint se vouer. Les mauvaises décisions d’investissement s’accumulaient. Dès sa prise de fonction, son successeur Satya Nadella a résolument placé l’accent sur le cloud et les services mobiles. Aujourd’hui, la transformation de l’entreprise peut être considérée comme un succès. Et si la réussite du nouveau modèle économique ne s’exprime pas encore totalement dans les résultats, c’est notamment la conséquence des investissements importants et de la transition des ventes de licences classiques à la nouvelle formule basée sur les abonnements. En effet, la valeur totale des abonnements cloud souscrits n’est pas immédiatement reconnue comme chiffre d’affaires (CA). Ces montants sont étalés sur la durée du contrat. À la fin de l’exercice qui vient de se clôturer, les contrats enregistrés qui n’ont pas encore été repris dans le CA pesaient 25,5milliards USD. Microsoft est devenue un des grands noms du cloud en compagnie d’Amazon (AWS), Alphabet (Google), Oracle et IBM. Le CA de la plateforme cloud Azure pour les entreprises a doublé sur une base trimestrielle. Les services cloud fournis aux entreprises génèrent à présent un CA de 12,1milliards USD sur une base annuelle, et Microsoft table sur 20milliards USD pour 2018. Les particuliers aussi font de plus en plus appel à ces services. Au 4etrimestre, le segment cloud avait enregistré une croissance de 19% sur un an. Les prévisions de bénéfice et de CA ont été largement dépassées au 4etrimestre, mais les marges sont en baisse en raison des investissements plus élevés et de la rentabilité plus faible des activités dans le cloud. Au cours de l’exercice passé, la marge brute est tombée à 61,6%, soit un recul de près de 5% par rapport à l’année précédente. Le rachat récent du réseau social professionnel LinkedIn a également provoqué quelques haussements de sourcils chez les investisseurs et les analystes. Non seulement en raison du prix élevé (26,2milliards USD, soit 100fois les cash-flows libres de LinkedIn), mais aussi compte tenu du passé _ pas toujours heureux _ de Microsoft en matière d’acquisitions. LinkedIn ne contribuera en tout cas ni au bénéfice de cet exercice ni à celui du prochain. Sur l’exercice écoulé, Microsoft a enregistré pour 23,6milliards USD de cash-flows libres, soit près de 2milliards USD par mois! Le 30juin, le groupe avait 113,2milliards USD de liquidités en caisses. C’est 7,7millions USD de plus qu’au terme du trimestre précédent. Si l’on tient compte d’une dette de près de 54milliards USD, il reste une position nette de 59,6millions USD, soit près de 7,6USD par action. Cette énorme trésorerie n’est cependant que temporaire puisque l’acquisition de LinkedIn est en grande partie réglée en cash. Microsoft profite également de sa note AAA (la plus élevée) pour émettre pour 19,75milliards USD de nouvelles obligations à un taux d’intérêt réduit. Au 4etrimestre, le groupe a consacré 3,67milliards USD au rachat d’actions propres et 2,82milliards USD au versement du dividende.

Conclusion

Son nouveau modèle d’affaires a remis Microsoft sur les bons rails, même si l’acquisition de LinkedIn est un nouveau saut dans l’inconnu et que la baisse de la rentabilité ne pourra être infléchie à court terme. Après la hausse des cours, l’action affiche une valorisation correcte, à 19fois le bénéfice attendu.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

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