La valorisation atteint un pic ; vendre

L’action du géant français du luxe a réagi positivement à l’annonce des résultats annuels 2015. Ceux-ci sont supérieurs au consensus des analystes. L’action avait beaucoup souffert du ralentissement de la croissance en Asie ces derniers mois, et les attentats terroristes perpétrés en Europe ont malgré tout affecté le tourisme dans nos régions. Pour autant, les chiffres du 4e trimestre ont démontré que le pessimisme n’était plus de rigueur. La croissance organique du chiffre d’affaires (CA ; sans tenir compte des acquisitions ou désinvestissements) est ressortie à 5%, ce qui est supérieur au consensus des analystes de +3,9%. Sur l’ensemble de l’exercice, le CA s’est accru de 16% (6% en termes organiques), à 35,7 milliards EUR. La division Mode & Maroquinerie, la plus grande et plus rentable, a assuré la bonne surprise au dernier trimestre. Regroupant des marques de premier ordre comme Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo, etc, elle s’adjuge 35% du CA et pas moins de 53% du bénéfice opérationnel (EBIT). L’an dernier, elle a enregistré une croissance de 14%, dont 4% en termes organiques. L’augmentation organique des trois derniers mois est ressortie à 3%, ce qui est supérieur aux prévisions. L’autre division dégageant une marge bénéficiaire élevée est celle des Vins & Spiritueux, regroupant les marques Moët&Chandon, Dom Perignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem, Hennessy… Son CA a progressé l’an dernier de 16%, dont 6% en termes organiques. Avec surtout de très bons résultats de vente aux USA, mais aussi en Europe et au Japon. On note également une amélioration de la consommation en Chine au second semestre. Le pôle Retailing sélectif comprend, outre les points de vente Sephora, le DFS Group (plus grande chaîne de magasins de produits de luxe vendus aux voyageurs internationaux, avec plus de 1100 boutiques). Cette division enregistre depuis quelques temps l’une des plus fortes croissances du groupe, avec une hausse des ventes l’an dernier de 18% (organique : 5%). Le Retailing sélectif fait presque aussi bien que la division Mode & Maroquinerie en termes de CA (CA de 11,2 versus 12,4 milliards EUR), mais est encore loin derrière sur le plan de la rentabilité (EBIT de 0,9 versus 3,5 milliards EUR). Les chiffres des autres divisions, Montres & Bijoux (TAG Heuer, Zenith, Hublot…) et Parfums&cosmétiques (Parfum Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy…), avec une hausse de respectivement 19% (8% de croissance organique) et 15% (7% de croissance organique), sont satisfaisants. Mais leur poids dans le bénéfice du groupe est relativement limité : 6,5% pour Montres&Bijoux et 8% pour Parfums&cosmétiques. Avec une progression de 11% du dividende, à 3,45 EUR brut par action, la direction emmenée par Bernard Arnault dit envisager l’avenir avec confiance mais n’a pas avancé de prévisions concrètes pour cette année. Elle continue cependant de miser sur la croissance malgré l’incertitude économique et les fluctuations de cours importantes.

Conclusion

LVMH est toujours un groupe de produits de luxe de grande qualité, mais à 18 fois son bénéfice attendu pour 2016 et 9 fois le rapport entre la valeur d’entreprise et le cash-flow opérationnel, nous pensons que la valorisation a bientôt atteint un pic dans un contexte négatif autour de la Chine. Le conseil est dès lors abaissé. Les rebonds éventuels sont autant d’occasions d’acter les bénéfices.

Conseil : vendre

Risque : faible

Rating : 3A

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