LVMH, sans conteste le roi du luxe

La croissance saine des chiffres du groupe au troisième trimestre dénote que le pessimisme à l’égard du secteur est excessif. Malgré ses prestations de premier ordre, le géant français du luxe n’est pas plus cher que ses pairs. Nous relevons notre conseil.

Avec un chiffre d’affaires annuel attendu de 37,1 milliards EUR pour 2016 et une capitalisation boursière de 83 milliards EUR, Louis Vuitton Moet Hennessy _ en abrégé LVMH _ est trois fois plus grand désormais que les autres groupes de produits de luxe. Son cours a réagi positivement au trading update pour le troisièmetrimestre, lequel démontre que LVMH se porte mieux que ses concurrents. La croissance saine des chiffres au troisième trimestre dénote également que le pessimisme à l’égard du secteur du luxe est excessif. La croissance du chiffre d’affaires organique (hors acquisitions ou désinvestissements) est ressortie à 6% entre juillet et septembre, et 5% sur les neuf premiers mois. Ce chiffre est non seulement supérieur au consensus de +4%, mais traduit en outre une accélération par rapport aux +4% enregistrés au deuxième trimestre. Après trois trimestres, le chiffre d’affaires s’est accru de 4%, à 26,3milliards EUR. La croissance est supérieure à la moyenne dans la quasi-totalité des divisions. La division la plus grande et la plus rentable, Mode& Maroquinerie, qui regroupe des marques de premier ordre comme Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy ou encore Kenzo, a assuré la bonne surprise au dernier trimestre. Elle s’est en effet adjugé 354% du chiffre d’affaires au troisième trimestre et a vu ses ventes augmenter de 5%, ce qui est nettement mieux qu’au premier semestre. Après neuf mois, la croissance organique ressort à 2%. L’autre division dégageant une marge bénéficiaire élevée est celle des Vins& Spiritueux, regroupant les marques Moët&Chandon, Dom Perignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem et Hennessy, pour ne citer qu’elles. Le chiffre d’affaires de cette division a progressé au troisième trimestre de 4% et après trois trimestres, de 7% en termes organiques. Le pôle Distribution sélective comprend, outre les points de vente Sephora, le DFS Group, qui n’est autre que la plus grande chaîne de boutiques de luxe (pas moins de 1100) à destination des voyageurs internationaux. Cette division enregistre depuis quelque temps l’une des plus fortes croissances du groupe, avec une hausse des ventes de 8% au troisième trimestre et de 6% en termes organiques après neuf mois. La Distribution sélective approche ainsi la division Mode& Maroquinerie en ce qui concerne le chiffre d’affaires (respectivement 8,3 et 9milliards EUR après neuf mois). Les chiffres des autres divisions, Montres& Bijoux (notamment les marques TAG Heuer, Zenith, Hublot) et Parfums& Cosmétiques (dont les marques ParfumChristian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy), avec une hausse de respectivement 2 et 10% du chiffre d’affaires au troisième trimestre, dépassent largement la moyenne sectorielle. Mais leur poids dans le bénéfice du groupe est relativement limité. La direction emmenée par Bernard Arnault dit envisager l’avenir avec confiance mais n’a pas avancé de prévisions concrètes pour cette année. Le Président-directeur général continue cependant de miser sur la croissance malgré l’incertitude économique et les fluctuations de cours importantes.

Conclusion

Le leader mondial des produits de haute qualité prouve une fois encore qu’il est lui aussi un groupe de qualité. À 21fois son bénéfice attendu pour 2016 et 10,5fois le rapport entre la valeur d’entreprise et le cash-flow opérationnel, le géant français du luxe n’est pas plus cher que la moyenne du secteur malgré ses prestations de premier ordre. Nous relevons notre conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

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