Les trois bandes marchent sur la virgule

Pour la énième fois, les résultats de l’équipementier sportif Adidas ont dépassé les attentes. Grâce à la stratégie éprouvée de Kasper Rorsted, le passage à vide (dont GBL a su tirer profit) qu’a connu le groupe est presque oublié: Nike se fait écraser sur son propre marché.

Adidas est l’une des actions vedettes de la Bourse allemande. Sur les 20 dernières années, pendant que l’indice DAX progressait de 180%, l’action Adidas faisait plus de quatre fois mieux: son cours s’est accru de quelque 750% (et si l’on tient compte des dividendes, le rendement dépasse légèrement les 1.000%).

C’est l’Allemand Adi Dassler qui a créé la marque aux trois bandes. Elle a rapidement rencontré le succès, jusqu’à ce que Nike la détrône sur le marché de la chaussure. Adidas a compris que pour faire de l’ombre à la marque américaine, il lui fallait à son tour procéder à des acquisitions d’entreprises. Il s’est ainsi offert, entre autres, Salomon, le groupe français spécialisé dans les articles de sport et de loisirs – qu’il a cédé quelques années plus tard en raison de la mauvaise performance enregistrée dans le segment des sports d’hiver -, et le fabricant d’équipement de golf TaylorMade – qu’il a revendu également, après avoir dû formuler plusieurs avertissements sur résultats dans cette activité. Ces déceptions ont entraîné la dégringolade de près de 50% du cours d’Adidas dans le courant de l’année 2014 et le remerciement de Herbert Hainer, CEO d’Adidas depuis 2001.

C’est Kasper Rorsted qui a pris les rênes du groupe. Depuis, Adidas a repris le chemin de la croissance, à la grande joie de GBL, qui avait profité du passage à vide de l’entreprise allemande en 2015 pour en prendre une participation. Le holding, qui en détient aujourd’hui 7,5%, est l’actionnaire principal d’Adidas. Rorsted est l’ex-CEO de Henkel, dont il a réussi à internationaliser les marques et qui est une autre valeur montante de la Bourse de Francfort. Sa stratégie paie à nouveau, puisque Adidas se porte bien mieux et Nike voit son chiffre d’affaires (CA) s’éroder sur son propre marché. Contrairement à son prédécesseur, le CEO ne s’attache pas seulement à accélérer la croissance dans les pays émergents, Chine en tête. Il met également l’accent sur l’e-commerce et le marché nord-américain.

Au deuxième trimestre, le CA du groupe s’est accru, à cours de change constants, de 27% en Chine, de 26% dans l’e-commerce et de 17% en Amérique du Nord. Soit une croissance consolidée de 10%, si l’on fait abstraction des effets de change (et de 4,4% si on les prend en compte), à 5,26 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation (Ebit) a bondi de 17,2%, passant de 505 à 592 millions d’euros. La marge d’Ebit a progressé de 10 à 11,3%, un niveau qui n’est plus très éloigné de l’objectif d’Adidas. Et le bénéfice par action a augmenté de 1,70 à 2,05 euros en un an.

Le groupe, qui n’est plus endetté aujourd’hui, pronostique pour l’exercice 2018 une croissance du CA d’environ 10% et une marge d’Ebit comprise entre 10,3 et 10,5%. Seuls deux éléments ont déçu au deuxième trimestre: l’Europe occidentale, où le CA n’a pas progressé, et Reebok (qu’Adidas a acquis en 2006), dont le son CA s’est contracté de 3%.

Conclusion

L’action Adidas a le vent en poupe. Toutefois, valorisée à 25 fois le bénéfice attendu pour 2018 et à 15 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow d’exploitation (Ebitda), elle ne peut plus être considérée comme une affaire. Il n’en demeure pas moins que les bons résultats enregistrés par le groupe trimestre après trimestre et les perspectives favorables à long terme justifient que nous conservions l’action dans le portefeuille modèle.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Cours : 206,5 euros

Ticker : ADS GY

Code ISIN : DE000A1EWWW0

Marché : Francfort

Capit. boursière : 43,2 milliards EUR

C/B 2017 : 28

C/B attendu 2018 : 25

Perf. cours sur 12 mois : +9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : + 23 %

Rendement du dividende : 1,3 %

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