Les actifs russes de Kinross inquiètent le marché

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L’annonce de potentielles sanctions commerciales à l’encontre de la Russie a nui à Kinross: les investisseurs ont fait plonger l’action de 9% en un jour, son recul le plus sensible depuis fin 2016. Les nombreux projets miniers du groupe contribueront à sa croissance organique à partir de l’exercice prochain. C’est donc le moment d’acheter le titre.

Kinross Gold, dont le siège est situé au Canada, est le cinquième producteur aurifère au monde. Avec une hausse de plus de 40%, l’action s’est nettement mieux comportée l’an dernier que la moyenne du secteur. Cette année, c’est la situation inverse qui s’annonce: début 2018, Kinross a déjà reculé de 18%, alors que l’indice Van Eck Gold Miners n’a perdu que 6%.

L’Amérique du Nord et du Sud, où le groupe détient des mines aux Etats-Unis, au Brésil et au Chili, représentent environ 60% de la production de Kinross. Ses mines d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie et Ghana) s’en adjugent 20%, tout comme ses mines russes, Dvoinoye et Kupol, qui ont par contre suscité quelque inquiétude récemment. L’annonce de potentielles sanctions commerciales à l’encontre de la Russie a amputé le cours de Kinross de 9% en un jour, son recul le plus sensible depuis fin 2016. Les actifs russes sont situés en Sibérie; ils produisent des revenus en dollar mais leurs coûts, qui sont les plus faibles au niveau du groupe, sont comptabilisés dans la devise locale, le rouble. Le repli de la devise russe est une évolution favorable pour Kinross. Par ailleurs, Moroshka, un actif situé à proximité de la mine de Kupol, sera mis en service au second semestre. Cependant, la part de la Russie dans les réserves du groupe s’élève à 8% seulement. Pour l’heure, rien ne suggère que le groupe rencontre des problèmes sur le plan opérationnel, mais le risque géopolitique est supérieur à la moyenne et l’on sait que l’actualité en Russie continuera à avoir une incidence sur le titre pendant quelque temps.

L’an dernier, l’ensemble des mines du groupe a livré 2,67 millions d’onces troy d’or à un coût de production total de 954 dollars l’once troy. En 2016, ces chiffres s’élevaient respectivement à 2,79 millions et 986 dollars. Sans tenir compte de la vente de Chirano, les réserves d’or prouvées se sont accrues l’an dernier de 25,2 à 25,9 millions d’onces troy. Kinross a réalisé un bénéfice net ajusté de 445 millions de dollars, contre une perte de 104 millions de dollars en 2016. Pour 2018, les projections en matière de production font état de 2,5 millions d’onces troy, et le coût de production total est estimé à 975 dollars.

Kinross investit dans de nombreux projets, qui cependant ne contribueront à la production du groupe qu’à partir de l’an prochain. L’extension de Tasiast évolue comme prévu, et sera terminée courant de ce trimestre. La production de la mine augmentera ainsi à 400.000 onces troy. La deuxième phase de l’agrandissement a déjà commencé, et les travaux s’achèveront au troisième trimestre de 2020, après quoi la production doublera encore. La durée de vie de Round Mountain sera prolongée de cinq ans, ce qui devrait accroître de deux millions d’onces troy ses réserves. Des travaux d’extension sont également en cours à Bald Mountain et Fort Knox.

Cette année, le groupe investira 1,075 milliard de dollars, contre 898 millions de dollars en 2017. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) devrait par ailleurs s’accroître de 12%, à 1,2 milliard de dollars. Au terme de l’an dernier, Kinross disposait de 1,03 milliard de dollars de liquidités, contre 827 millions de dollars un an plus tôt. La dette nette est restée à peu près inchangée à 1,73 milliard de dollars.

Conclusion

Le plongeon du cours n’a pas encore eu d’incidence de nature opérationnelle _ à court terme, il ne devrait pas y en avoir. Kinross est financièrement sain et dispose d’un attrayant portefeuille de projets qui contribueront à la croissance organique à partir de l’exercice prochain. A quatre fois l’Ebitda attendu et une fois la valeur comptable, Kinross est meilleur marché que la plupart de ses concurrents. Nous considérons dès lors son récent repli comme une nouvelle opportunité d’achat.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 3,67 dollars

Ticker : KGC US

Code ISIN : CA4969024047

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 4,6 milliards USD

C/B 2017 : 27

C/B attendu 2018 : 20,5

Perf. cours sur 12 mois : +2 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -18 %

Rendement du dividende : –

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