Le repli de CFE offre une opportunité d’achat

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La direction du groupe a émis des perspectives prudentes pour cet exercice, mais nous pensons que le marché sera agréablement surpris dans quelques mois.

Les actionnaires du groupe belge de construction et de dragage ont vu leur titre céder 24% depuis le sommet de mai 2017. Un repli attribuable en premier lieu à l’annonce par le groupe, le 15 juin, qu’il envisageait de fusionner Contracting, son activité de construction, avec le groupe Van Laere (100% aux mains de l’actionnaire de référence Ackermans & van Haaren). En décembre, CFE a versé 17,1 millions d’euros pour l’acquérir. Le marché espère depuis quelques années que CFE devienne un spécialiste de l’environnement et du dragage à part entière – sans la construction, donc – et que sa valorisation s’en trouve ainsi accrue. Or la reprise de Van Laere est un pas dans la direction inverse. Le rapport qu’a publié CFE au terme du premier semestre de 2017 a lui aussi contribué au recul de son cours de Bourse. Le groupe avait en effet été contraint de revoir les perspectives de croissance à court terme pour sa filiale de dragage DEME car l’obtention des autorisations pour plusieurs projets avait été plus longue qu’attendu: la marge bénéficiaire de DEME baisserait à 16 – 20% (contre 22,6% en 2016).

Si le CA du groupe a progressé l’an dernier de 9,6%, à 3,07 milliards d’euros, il demeure inférieur de 6% aux objectifs (3,26 milliards), notamment à cause de DEME, qui a certes vu son CA progresser de 19,4%, mais à 2,36 milliards d’euros seulement, alors que 2,5 milliards étaient attendus. L’Ebitda s’est accru de 1,8%, à 455,5 millions d’euros, ce qui a limité la contraction de la marge d’Ebitda au second semestre. Elle est passée de 22,3% à 20,7% et en rythme annuel, de 22,6% à 19,3% (18% attendus). Le bénéfice net s’est accru de 0,7%, à 156,5 millions d’euros. Quant au carnet de commandes, il a régressé de 7,4%, à 3,52 milliards d’euros (3,98 milliards fin septembre). La direction espère voir les ventes de DEME augmenter sensiblement cette année, mais elle est demeurée prudente quant à la marge d’Ebitda escomptée: elle sera comprise entre 16% et 20%. Elle s’attend à ce que la contribution des travaux maritimes au CA (47% en 2017) diminue cette année. Le programme d’investissement dans huit navires, à concurrence d’un milliard d’euros, suit son cours; deux bateaux ont été livrés en 2017, trois le seront cette année, et les suivants en 2019 et 2020. La dette nette s’est alourdie de 155 à 287,7 millions d’euros, ce qui n’a toutefois encore rien d’alarmant.

Le CA du pôle Contracting a reculé de 6,9%, à 717,6 millions d’euros, en raison de projets différés, surtout en Belgique. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) s’y est apprécié de 36%, à 27,2 millions d’euros, et le bénéfice net, de 48,1%, à 15,4 millions. Quant au carnet de commandes, il s’est étoffé de 15,1%, à 978,5 millions, et si l’on y inclut les chiffres de Van Laere, il a gonfli de 44,6%, à 1,23 milliard.

Au niveau du groupe, le bénéfice net s’est accru de 7,1%, à 180,4 millions d’euros ou 7,13 euros par action (+7,2%). Le dividende brut a été relevé de 2,15 à 2,4 euros par action.

Conclusion

L’action CFE, demeurée longtemps très populaire, est tombée en disgrâce. La direction du groupe a tempéré ses perspectives pour 2018, mais nous pensons que CFE pourra surprendre agréablement le marché. Compte tenu aussi du sensible repli du cours de l’action, nous conseillons aux investisseurs de profiter de l’opportunité qui se présente. L’action peut se reprendre dans les six à neuf prochains mois.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 107,6 euros

Ticker : CFEB BB

Code ISIN : BE0003883031

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,72 milliards EUR

C/B 2017 : 15

C/B attendu 2018 : 14

Perf. cours sur 12 mois : -16 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -12 %

Rendement du dividende : 2,2 %

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