Kinross Gold

Digne d’achat

Le segment des mines d’or compte également des bonnes surprises et des retardataires. Et c’est dans ce dernier groupe qu’il faut classer Kinross Gold. L’action du producteur d’or canadien a perdu 10% de sa valeur cette année, contre une ascension de plus de 20% pour le NYSE Arca Gold Bugs Index (HUI). Kinross s’échange à nouveau à son niveau de 2002. La moindre performance de l’action s’explique avant tout par les tensions géopolitiques en Russie. Deux mines russes – Kupol et Dvoinoye – prenaient en effet 29% de la production totale du groupe à leur compte au 1er semestre. Ces deux mines affichent également, et de loin, les coûts les plus bas du groupe. Lors de la publication des résultats semestriels, Kinross a souligné que les activités opérationnelles se déroulaient normalement et que rien ne permettait d’envisager des changements dans ce domaine à court terme. Kinross est le plus grand producteur d’or étranger en Russie. Le groupe a longtemps été une entreprise de croissance prometteuse avant que quelques grains de sable ne viennent gripper la mécanique ces dernières années. Les actionnaires ont été déçus à plusieurs reprises par de fortes dépréciations (2,43 milliards USD en 2013) et une révision à la baisse des réserves. La suppression du dividende a également été mal accueillie. Kinross dispose toujours de huit mines opérationnelles. Parallèlement aux actifs russes, le continent américain prend à son compte 53% de la production du groupe. Il s’agit de Fort Knox, Kettle River et Round Mountain en Amérique du Nord et de Paracatu (Brésil) et Maricunga (Chili) en Amérique du Sud. Tasiast, en Mauritanie (Afrique de l’Ouest), prend à son compte près d’un cinquième de la production. La production cumulée des mines du groupe s’établit à 680.000 onces d’or au 2e trimestre, 4% de plus que l’an dernier. Cela porte le total sur les six premiers mois à 1,34 million d’onces, contre 1,3 million au 1er semestre 2013. Le coût de production totale par once est retombé à 976 USD, contre encore 1001 USD au 1er trimestre et 1038 USD il y a un an. Pour l’ensemble de l’exercice, la direction table sur une production comprise entre 2,5 et 2,7 millions d’onces d’or à prix de revient qui fluctuerait entre 950 en 1050 USD l’once. Fort Knox a été confronté temporairement à des gisements de moindre qualité, ce qui a été compensé par des couches de minerais plus riches à Kettle River. A Maricunga, les améliorations opérationnelles portent leurs fruits, avec une hausse de la production et une baisse des coûts. On en saura plus sur l’extension de Tasiast que l’an prochain. Kinross a nettement réduit ses dépenses d’investissement et d’exploration. Au 1er semestre, elles ne dépassaient pas 289 millions USD, contre encore 630 millions USD au cours de la même période il y a un an. Fin juin, le groupe disposait de 825 millions USD en caisse. La dette nette s’élevait à 1,3 milliard USD, ce qui représente un taux d’endettement de 33%. Le groupe dispose encore d’une facilité de crédit de 1,5 milliard USD jusqu’en 2019.

Conclusion

Les incertitudes liées aux activités en Russie pèsent lourdement sur Kinross. Nous trouvons la sanction injuste : le marché ignore totalement l’amélioration des résultats opérationnels. C’est pourquoi nous restons positifs pour l’action, qui ne s’échange plus qu’à 0,7 fois la valeur comptable. Profil de risque maximal cependant !

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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