Kinepolis

Le potentiel à long terme du groupe belge demeure intact. Des chocs intermédiaires, tel celui consécutif au Brexit, peuvent constituer des opportunités plus intéressantes dans les prochains temps.

Le business update relatif au premier trimestre du plus grand _ et de loin _ exploitant de salles de cinéma belge est un énième rapport positif, après une année 2015 déjà exceptionnelle. Kinepolis compte 12complexes en Belgique dotés au total de 148écrans; 10complexes et 120écrans en France; 14complexes et 84écrans aux Pays-Bas; 5complexes et 91écrans en Espagne; 3complexes et 22écrans au Luxembourg; 1complexe et 18écrans en Pologne _ exploitation par ITIT; et 1 complexe de 8écrans en Suisse. Grâce à une affiche bien remplie et aux complexes supplémentaires, le nombre de visiteurs a augmenté de pas moins de 26,8%, à 6,7millions. Le succès absolu de l’an dernier, Star WarsVII, Le Réveil de la Force, fut le deuxième film le plus vu au cours de la période de janvier à mars, après The Revenant. Les autres éléments du communiqué de presse sont somme toute assez classiques. Les revenus totaux ont progressé encore plus sensiblement que le nombre de visiteurs grâce à des revenus plus élevés par visiteur, qui se sont traduits par une augmentation du cash-flow opérationnel (hors éléments exceptionnels _ REBITDA) et par une augmentation du bénéfice net courant, malgré une facture fiscale plus lourde. Les trois premiers mois sont caractérisés par la reprise de l’exploitation du cinéma dans le centre commercial à Rouen Saint-Sever, en France, l’ouverture/la réouverture de Kinepolis Enschede, Groningen et Dordrecht, et l’approbation sous conditions (complexes à Malines et Aarschot ont dû être vendus) de la reprise des cinémas belges Utopolis. Récemment, nous avons aussi appris que le groupe avait reçu le permis pour la construction d’un cinéma de huit salles à Fenouillet, au nord de Toulouse, et que le premier cinéma laser d’Europe s’était ouvert en août à Breda, aux Pays-Bas, où Kinepolis s’impose à nouveau comme pionnier dans le secteur. L’an dernier, le chiffre d’affaires (CA) s’est accru de 14,8%, à 301,6millions EUR, la marge de REBITDA (cash-flow opérationnel hors éléments exceptionnels/CA) a dépassé le cap des 30% (30,2%; 28,3% en 2014). Et ce, parce que le REBITDA par visiteur a progressé de 3,77EUR à 4,11EUR. Le bénéfice opérationnel récurrent (hors exceptionnels) a progressé d’un confortable 27%, à 67,6millions EUR, ce qui correspond à une marge de REBIT de 22,4% (contre 20,3% en 2014). Le bénéfice par action s’est accru de 15,7%, à 1,55EUR (contre 1,34EUR en 2014). Du moins si l’on fait abstraction de 9,4millions EUR de provisions constituées pour le ruling obtenu par l’État belge dans le cadre de ‘l’Excess Profit Rule’, qui a été cataloguée comme subside par la Commission européenne. En incluant la provision, le bénéfice par action a faibli à 1,20EUR. La dette financière nette s’est alourdie à 62millions EUR (contre 118,6millions EUR fin 2014) ou 1,8fois le REBITDA. Sur les trois premiers mois, la dette financière nette s’est cependant allégée grâce à l’évolution favorable des cash-flows et malgré des investissements.

Conclusion

Kinepolis est une vraie machine à liquidités, ce qui se ressent au niveau de sa valorisation (23,5fois le bénéfice escompté et 12,5fois le rapport EV/REBITDA). Son potentiel à long terme demeure intact. Des chocs intermédiaires, comme celui consécutif au Brexit, peuvent ouvrir de nouvelles fenêtres d’entrée plus intéressantes dans les prochains temps.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

Partner Content