Kinepolis

A conserver

En termes de visites, l’année écoulée ne fut absolument pas exceptionnelle pour le plus grand – et de loin- exploitant de salles de cinéma belge (11 complexes en Belgique avec 138 écrans; en France, 7 complexes avec 87 écrans; en Espagne, 3 complexes avec 63 écrans; en Pologne, 1 complexe et 20 écrans – exploitation par ITIT – et en Suisse, 1 complexe et 8 écrans). Une offre locale moins fournie en France, une météo capricieuse avec 35 jours de neige d’une part, et un été pluvieux d’autre part, ainsi qu’une poursuite de l’affaiblissement du marché espagnol (considérant de surcroît la hausse de la TVA) ont fait plonger le nombre de visiteurs : 18,23 millions en 2013, ou près de 1,6 million de moins (ou -7,9%) qu’en 2012. Aucune affiche internationale n’aurait, il est vrai, permis de déplacer les foules. Le Hobbit: la désolation de Smaug est en fin de compte, avec “seulemen ” 553.000 entrées, le film le plus vu dans les salles de Kinepolis en 2013. Entretemps, vous connaissez la suite de l’histoire. L’équipe de direction emmenée par Eddy Duquenne a adapté sa stratégie de manière à ce qu’un nombre identique ou inférieur de visiteurs ne provoque pas forcément une baisse du chiffre d’affaires (CA) et du bénéfice. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Kinepolis se profile depuis quelques années comme une star des listes de cotation. Une nouvelle preuve en est fournie avec les chiffres annuels 2013. Malgré le repli (-8%) du nombre de visiteurs, le CA s’est tassé de seulement 3,3%, à 246 millions EUR, conséquence d’une légère progression du prix de l’entrée à 7,23 EUR (contre encore 7,07 EUR en 2012), de dépenses moyennes plus élevées au cinéma (boissons, glaces, DVD, etc.; de 2,68 à 2,85 EUR par visiteur) et d’une augmentation des publicités sur écrans (+11,9%, conséquence de la reprise de Brightfish, notamment). Ainsi la marge de REBITDA (cash-flow opérationnel hors éléments exceptionnels/CA) a-t-elle atteint un nouveau record (30,3%) et dépassé le cap crucial des 30% (alors qu’elle s’élevait à 29,1% en 2012). Et ce, parce que le REBITDA par visiteur a augmenté de 3,74 EUR à 4,09 EUR. C’est aussi un record et une conséquence de plusieurs évolutions qui ont marqué ces dernières années, comme le remodelling des complexes avec Mega Candy’s, la numérisation des complexes avec la percée du contenu 3D “plus cher” et un plus grand nombre de possibilités de B2B. Le bénéfice opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels) a progressé de 2%, à 55 millions EUR, ce qui a porté la marge de REBIT à un niveau record de 22,4% (contre 21,2% en 2012). Le bénéfice par action a rebondi de 12,4%, à 6,91 EUR (contre 6,15 EUR en 2012) grâce notamment au rachat d’actions propres. La dette financière nette s’est quant à elle allégée quelque peu, à 88,1 millions EUR (1,2 fois le REBITDA). Le dividende sera relevé de pas moins de 35%, à 3,19 EUR par action. Lors de la conférence d’analystes, le CEO a indiqué que l’exploitant de cinémas était prêt pour une expansion, mais sans sacrifier son profil de risque faible.

Conclusion

Ces dernières années, Kinepolis est redevenu une vraie machine à liquidités, grâce à une rentabilité qui s’est nettement améliorée. Par ailleurs, son programme de rachat d’actions propres a soutenu son cours. Sa valorisation a bien entendu augmenté en conséquence (14 fois le bénéfice attendu et plus de 7 fois le REBITDA), mais les actions peuvent être conservées.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 3B

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