Intel

Correctement valorisée

Le plus grand producteur de semi-conducteurs au monde oeuvre à sa diversification mais les fruits de cette stratégie ne pourront évidemment pas être cueillis très rapidement. Sa forte dépendance au marché du PC demeure un point faible. Plus de 80% de son chiffre d’affaires (CA) provient des semi-conducteurs pour PC, ordinateurs portables et serveurs. Le marché du PC montre des signes de stabilisation, surtout dans le segment des entreprises, moins chez les consommateurs particuliers. Dans le segment Entreprises, la décision de Microsoft de ne plus supporter Windows XP a amorcé un cycle d’upgrade. L’an dernier fut catastrophique pour l’industrie du PC, qui a subi un repli du nombre d’unités vendues de 9,8%. Pour cette année, IDC table sur un repli ultérieur de 6,1%. L’organisme ne prévoit pas de croissance avant 2018, une situation qui contraste avec celle des smartphones, qui ont connu l’an dernier une croissance de 39% et devraient encore afficher une croissance à deux chiffres au cours des prochaines années. Intel met tout en oeuvre pour s’ancrer au marché des semi-conducteurs pour appareils mobiles comme les tablettes et les smartphones. Ce n’est cependant pas chose facile, car le leader de marché Qualcomm ne se laisse pas facilement prendre le fromage du bec ! Les producteurs d’équipements ne se laissent pas non plus convaincre de changer de fournisseur. Jusqu’ici, l’offre d’Intel ne brillait du reste pas vraiment pour son rapport performance/consommation, un domaine dans lequel les concurrents sont plus efficaces. L’arrivée de la nouvelle famille de processeurs Bay Trail, qui combine une faible consommation à de bonnes performances, pourrait changer la donne. Pour la première fois, Intel a ventilé les chiffres des semi-conducteurs pour smartphones et tablettes au sein de Mobile&Communications Group. Sur les trois premiers mois de 2014, le CA s’est tassé de 61% et la perte opérationnelle s’est élevée à 929 millions USD. Cette lourde perte a plusieurs causes. La gamme actuelle de produits est en réalité un héritage de la division rachetée d’Infineon, qu’Intel a dû lancer dans ce segment. Dans l’attente de Bay Trail, la gamme se compose essentiellement de puces pour l’équipement mobile développées pour les réseaux mobiles des 2e et 3egénérations (2G et 3G). Intel doit donc lourdement investir en Recherche &développement pour les générations suivantes (4G et LTE), ce qui a pesé sur le résultat de la division. Au niveau du groupe, le bénéfice net a reflué de 4,8% au 1ertrimestre sur base annuelle, à 1,95 milliard USD. Le CA (12,76 milliards USD) a progressé en rythme annuel de 1,5% mais est de 7,7% inférieur au niveau du 4e trimestre. Le PC Client Group (puces pour PC et portables, 62% du CA) a vu les volumes augmenter de 1%, alors que le prix de vente moyen a reculé de 3%. Au niveau du Data Center Group (serveurs, 24% du CA), les volumes (+3%) comme le prix de vente moyen (+8%) ont augmenté. La marge brute, à 59,7%, est quant à elle légèrement supérieure aux prévisions du groupe (mais inférieure à celle du 4e trimestre) et Intel a relevé les prévisions pour 2014 à 61%.

Conclusion

Intel n’a pas déçu les marchés mais n’a pas non plus annoncé de surprise positive. D’où la réaction de cours neutre. A 14 fois le bénéfice attendu, l’action est correctement valorisée. Nous tablons sur une hausse du bénéfice au cours des prochaines années et conservons donc notre position.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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