Digne d’achat

Le groupe IBM s’est offert une bouffée d’oxygène l’an dernier en renonçant à l’objectif d’un bénéfice de 20 USD par action pour l’exercice en cours. Simultanément, la direction a défini un éventail d’activités stratégiques qui doivent permettre au groupe de renouer avec la croissance des bénéfices à terme. Outre le ” cloud computing “, celui-ci comprenait les services mobiles, les médias sociaux, la sécurité sur Internet et l’analyse avancée de données. Ensemble, ces activités représentent environ un quart du chiffre d’affaires (CA) du groupe. Les ventes ont reculé de 6% l’an dernier et les prévisions moyennes des analystes pour l’exercice en cours font état d’une nouvelle baisse d’environ 10%. IBM est en tout cas sur la bonne voie puisque le CA (19,59 milliards USD) a plongé de 12% sur base annuelle au cours des trois premiers mois de 2015. Cette 12e baisse successive des ventes est imputable à la fois à la disparition d’une série d’activités et à l’évolution négative des cours de change. IBM a cédé sa division Microélectronique, et la division Serveurs a été rachetée par le groupe chinois Lenovo. Il en a résulté un impact négatif de 4% sur le CA. L’appréciation de l’USD a également pesé sur les ventes. IBM réalise environ deux tiers de son CA en dehors de son marché domestique. Le groupe estime l’impact de la hausse du billet vert à 8%. Hors effets de change et cessions d’actifs, le CA est resté à peu près stable sur base annuelle. Le bénéfice opérationnel a progressé de 8,6% sur base annuelle à 2,91 USD par action. Ce chiffre est certes légèrement supérieur aux prévisions des analystes, mais il faut rappeler que ces dernières avaient été revues à la baisse en cours de trimestre. La division Services, toujours la plus grande d’IBM, a vu son CA régresser de 12%. Sur une base de comparaison identique (c’est-à-dire hors effets de change), le recul est limité à 2%. Les logiciels ont également déçu, avec une baisse du CA de 8%. Du côté du hardware, le recul s’établit à près d’un tiers, mais l’activité enregistre une hausse de 30% si nous tenons compte de la vente de la division Serveurs. Une belle performance à mettre au crédit du succès du mainframe System Z (ventes +130%). Les résultats sont nettement plus positifs dans les cinq activités stratégiques évoquées ci-dessus. Ensemble, elles affichent une hausse du CA de 30%, le cloud se distinguant avec une croissance des revenus de 75%. Ceux-ci atteignent désormais 7,7 milliards USD sur base annuelle. Un chiffre qui n’est peut-être pas énorme par rapport au CA total du groupe (environ 8%), mais qui dépasse largement les revenus de nombreuses entreprises spécialisées. IBM est donc un acteur qui compte dans le segment du cloud. Le CA a progressé de 20% dans les logiciels d’analyse, de 40% dans les médias sociaux, et les revenus mobiles ont quadruplé. La marge brute a progressé de 0,8% sur base annuelle, à 49,5%. IBM disposait de 8,8 milliards USD en liquidités à la fin du trimestre précédent. La dette s’élevait à 34,3 milliards USD.

Conclusion

IBM n’a toujours pas retrouvé sa valeur d’avant la correction consécutive à l’avertissement sur bénéfice de l’an dernier. Mais la stratégie entre-temps plus claire et les performances sur les marchés qui doivent faire office de pôles de croissance sont encourageantes. A 10 fois les bénéfices attendus, l’action s’échange à son plus bas niveau depuis 2010.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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