IBM n’a pas convaincu le marché

En dépit de quelques points positifs, les résultats du groupe technologique ont déçu. Si l’endettement diminue et les nouvelles activités stratégiques progressent, le chiffre d’affaires comme les marges sont toujours en recul. Conserver/attendre.

Si les résultats trimestriels d’IBM semblaient assez honorables à première vue, c’est finalement le pessimisme qui a pris le dessus parmi les investisseurs. Le conglomérat technologique américain a cédé plusieurs activités ces dernières années, notamment celles qui, même si elle généraient beaucoup de chiffre d’affaires, étaient moins rentables. C’est la raison pour laquelle le chiffre d’affaires total est en recul depuis 17trimestres successifs. Pourtant il s’en est fallu de peu pour que IBM brise cette spirale négative au troisième trimestre écoulé: le chiffre d’affaires enregistre en effet un recul de 0,3% sur une base annuelle, à 19,23milliards de dollars (USD). C’est environ 200millions USD au-dessus des prévisions des analystes. Le bénéfice par action, à 3,29USD, les a également surpassées. Ces dernières années, le groupe IBM a réalisé nombre d’acquisitions, et il a encore racheté 12entreprises cette année pour un montant total de plus de 5milliards USD. Au cours du trimestre écoulé, la contribution de ces acquisitions au chiffre d’affaires atteint environ 350millions USD, soit 2% du total du groupe. Sans elles, le recul sur une base annuelle aurait par conséquent été plus important. La hausse du bénéfice est imputable à des revenus de brevets et une diminution des charges fiscales. Les prévisions en la matière pour l’exercice en cours sont restées inchangées à 13,5USD par action. Dans ses rapports, IBM a regroupé plusieurs activités sous la bannière “Strategic imperatives”. Il s’agit de ses nouveaux pôles de croissance censés compenser la contraction des autres activités. L’objectif n’est pas encore totalement atteint, mais le poids de ces activités stratégiques progresse. Elles englobent le cloud computing, l’analyse de données (intelligence artificielle), les services mobiles et la sécurité. Sur une base annuelle, les revenus issus de ces activités ont déjà crû de 16%, à 8,3milliards USD ou un peu plus de 40% du chiffre d’affaires du groupe, alors que le franchissement de ce cap n’était prévu que pour 2018. La marge bénéficiaire brute (48%) a baissé pour le quatrième trimestre d’affilée, une tendance qui ne devrait pas se poursuivre à court terme. Au troisième trimestre, IBM a encore enregistré des cash-flows libres de 2,43milliards USD. La direction a confirmé que sur l’ensemble de l’exercice ceux-ci se situeraient dans le dessus de la précédente fourchette de prévisions de 11 à 12milliards USD. Au troisième trimestre, le groupe technologique a distribué aux actionnaires 2,2milliards USD, dont 1,3milliard sous la forme de dividendes et 900millions USD par un rachat d’actions propres. Il dispose encore d’un budget de 3milliards USD pour procéder à de tels autres rachats. À la fin du trimestre dernier, IBM avait 10milliards USD en caisse. Son endettement total se monte à 42,5milliards USD mais, abstraction faite du fonds de roulement pour sa division financière (IBM Global Financing), lequel ne constitue pas une véritable dette, il ne s’élève plus qu’à 16,4milliards USD. Un trimestre plus tôt, c’était encore 18milliards USD.

Conclusion

Les résultats trimestriels d’IBM n’ont pas impressionné le marché. À 11fois le bénéfice attendu, IBM s’échange moyennant une décote vis-à-vis de la moyenne boursière. Mais en l’absence de croissance de son chiffre d’affaires et compte tenu de la contraction de ses marges, “Big Blue” n’a aucune raison de revendiquer une valorisation plus élevéeaujourd’hui.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur le site le 26/10

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