IBM: croissance portée par des segments inattendus

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Après 22 trimestres successifs de baisse, IBM a annoncé le troisième relèvement (certes, timide) trimestriel consécutif de son chiffre d’affaires en glissement annuel.

Le géant de la technologie a achevé la période avril-juin sur un CA de 20 milliards de dollars, soit 3,7% de mieux qu’un an auparavant. Hors différences de change toutefois, la progression ne dépasse pas 2%. Le bénéfice par action a augmenté de 5%, à 3,08 dollars. Bénéfice et CA sont légèrement supérieurs au consensus, à 3,04 dollars et 19,85 milliards de dollars respectivement. Les économies de coûts réalisées à l’échelon du groupe n’ont pas empêché la marge bénéficiaire brute de tomber à 46%, soit un recul de 0,7% en un an. En réaction à ces chiffres, le titre a commencé par s’apprécier de 3%, avant de retomber à son niveau initial, ou presque.

Analystes et investisseurs concluent de leur examen des résultats trimestriels que la croissance provient de segments inattendus. Le CA de la division Systems (matériel et systèmes d’exploitation) a augmenté d’un cinquième, à 2,2 milliards de dollars, grâce à la vigoureuse croissance des ventes d’ordinateurs centraux (mainframes). Laquelle, ayant atteint son niveau le plus élevé, devrait finir par décliner. Pourtant très prometteuse, la division Cognitive Solutions (intelligence artificielle, entre autres) enregistre un tassement d’un pour cent de son CA (4,6 milliards de dollars). Les CA de Global Business Services (services d’externalisation) et de Technology Services n’ont pas évolué. Quant au CA combiné des secteurs qu’IBM a qualifiés de Strategic Imperatives (SI), il est passé au 2e trimestre à 10,1 milliards de dollars, ce qui, à cours de change constants, correspondrait à une hausse de 13%; c’est la première fois qu’ils contribuent pour plus de moitié au CA du groupe. Au sein de la division SI, la part des logiciels analytiques a progressé de 5%. Le CA de l’activité cloud a bondi de 18%, à 4,7 milliards de dollars; il s’est élevé au cours des 12 derniers mois à 18,5 milliards de dollars, ce qui représente le quart du CA consolidé. Ce n’est pas mauvais, mais la croissance d’Azure (Microsoft), de Google Cloud et d’Amazon Web Services est bien plus marquée. Au sein de SI toujours, l’activité Sécurité a pris son envol (+79%, à un milliard de dollars).

Au terme du 2e trimestre, IBM comptait 1,9 milliard de dollars de cash-flows disponibles, soit 700 millions de moins qu’un an auparavant; les investissements dans l’infrastructure cloud ont augmenté. Entre avril et juin, le groupe a affecté 1,4 milliard aux dividendes et un milliard au rachat de ses actions. Au 30 juin, la trésorerie s’établissait à 11,9 milliards de dollars, l’endettement, à 45,5 milliards (dont 31,1 sont imputables à la division Financement). IBM annonce pour l’exercice des cash-flows disponibles de 12 milliards de dollars et un bénéfice de 13,8 dollars par action au moins.

Conclusion

IBM affiche des résultats opérationnels satisfaisants mais plusieurs concurrents font, dans certains segments fondamentaux, bien mieux encore. Le groupe reste toutefois une machine à cash, ce qui lui permet de mener une politique de distribution (dividendes et rachat d’actions propres) généreuse, qui glisse un plancher sous le titre. Si la valorisation est inférieure à la moyenne du marché, la faiblesse de la croissance du CA et de la rentabilité, pour laquelle aucune solution ne semble pouvoir être envisagée dans l’immédiat, demeure une pierre d’achoppement.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 146,35 dollars

Ticker : IBM US

Code ISIN : US4592001014

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 134,3 milliards USD

C/B 2017 : 10,4

C/B attendu 2018 : 10,6

Perf. cours sur 12 mois : +4 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -5 %

Rendement du dividende : 4,3

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