IAMGold

Toujours rentable sur le plan opérationnel

4,64 USD – 1C Digne d’achat (position limitée)

Le producteur d’or canadien IAMGold (IAG), qui possède des actifs en Afrique et en Amérique du Nord et du Sud, est logé à la même enseigne que la plupart de ses concurrents de taille moyenne. La semaine dernière, les portes de la mine d’or de Yatela, au Mali (Afrique de l’Ouest) sont restées symboliquement fermées. Après cette fermeture, IAG dispose encore de cinq actifs opérationnels, dont quatre en exploitation propre. Toujours au Mali, AngloGold est également l’opérateur de la mine de Sadiola. Les mines d’IAG sont principalement des mines low-grade : il faut en extraire (beaucoup) plus de minerai pour produire la même quantité d’or que dans une mine high-grade. Rosebel (Surinam) et Essakane (Burkina Faso) sont des mines low-grade, ce qui accroît encore l’importance d’un contrôle strict des coûts. IAG a présenté en mars dernier un programme d’économies de 100 millions USD, dont la moitié a été réalisée. Une renégociation des tarifs d’électricité à Rosebel a permis de réduire nettement les coûts d’énergie. IAG a également réalisé des économies au niveau du personnel administratif et oeuvre à l’amélioration de l’efficacité opérationnelle dans toutes les branches de l’entreprise. Le budget d’exploration a été réduit de 40 millions USD pour 2013. Les Canadiens ont déjà différé toute une série de projets d’extension, notamment à Niobec. Cette mine produit du niobium, un métal utilisé dans des variétés d’acier légères et robustes. IAG ne poursuivra ce projet que si elle trouve un partenaire à même de l’aider à supporter l’investissement. Pour la modernisation de Sadiola, le groupe attend le feu vert de son partenaire AngloGold, qui n’y voit cependant pas une mine prioritaire. Une décision ne sera prise qu’en 2015 concernant le projet d’or de Coté Lake. Située dans la province canadienne de l’Ontario, elle renfermerait plus de 7 millions d’onces selon les dernières estimations. L’étude de faisabilité a été ralentie : IAG souhaite d’abord en savoir plus sur le processus d’autorisation. A Westwood (Québec), la production commerciale commencera à la fin de cette année, comme prévu. Les réserves du groupe (11,3 millions d’onces) se trouvent pour un tiers en Afrique, pour 41% en Amérique du Nord et pour 26% en Amérique du Sud. IAG a enregistré une perte nette de 28,4 millions USD au 2e trimestre. Une perte imputable à des dépréciations de 39,3 millions USD, actées non pas sur les actifs opérationnels, mais sur la valeur de plusieurs investissements et participations. Le bénéfice opérationnel ajusté s’est établi à 30,2 millions USD, en baisse de 60% par rapport à l’an dernier. Les mines du groupe ont produit un total de 224.000 onces d’or. IAG a maintenu inchangées ses prévisions de production sur l’ensemble de l’exercice, entre 875.000 et 950.000 onces troy. Le coût de production total a augmenté de 10% sur base annuelle à 1196 USD l’once. Grâce aux économies, les prévisions de coûts sur l’ensemble de l’exercice ont été abaissées entre 1150 et 1250 USD l’once. IAG disposait de 608 millions USD de liquidités et d’or valorisé à la valeur de marché à la fin du 2e trimestre, outre des lignes de crédit inexploitées de 750 millions USD.

IAG reste opérationnellement rentable sur la base du coût de production total, même si les marges ne cessent de s’éroder. Le producteur d’or dispose heureusement d’un épais matelas financier sur lequel se reposer. Dans l’attente d’une hausse de l’or, la seule solution consiste à maintenir des cash-flows les plus élevés possibles en réduisant les dépenses. Pour l’instant, le groupe y est très bien parvenu, même si le report d’extensions et la suppression de projets d’exploration auront irrémédiablement un impact sur la croissance de la production. Depuis son cours plancher, l’action a déjà progressé d’un quart, mais les niveaux d’il y a environ un an sont toujours (très) loin. A moins de 0,5 fois la valeur comptable, la valorisation reste très basse. L’action demeure ” digne d’achat “, mais limitez l’investissement (1C).

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