Hewlett-Packard

Manque de perspectives de croissance

Au cours de la dernière décennie, le géant américain Hewlett-Packard (HP) semblait s’appliquer à copier au maximum le modèle d’affaires de son pair IBM. Au fil des acquisitions, le géant technologique américain est devenu également actif dans les services (EDS) et le software (Autonomy), en plus de ses activités principales dans le matériel, Les deux derniers exercices ont cependant été placés sous le signe du grand nettoyage, après des réductions de valeur de 8 milliards USD sur EDS et même de 8,8 milliards USD sur Autonomy. Il a même été question pendant un moment d’une scission de l’entreprise, mais nous n’en sommes finalement pas arrivés là. Meg Whitman, ancien CEO du site de ventes aux enchères eBay, s’est vu confier la tâche de redresser la barre, et s’y est employée en premier lieu au travers de réductions de coûts. L’effet le plus visible est la réduction drastique des effectifs, qui auront diminué d’ici à la fin de cette année de 33.000 unités en comparaison avec 2012. HP a décidé, en partie contraint par le manque d’alternatives, de se redéployer sur les activités Hardware. HP mise pleinement sur les serveurs, les systèmes de sauvegarde et les logiciels qui permettent une meilleure collaboration entre diverses applications. Le marché semble en tout cas convaincu que cette restructuration sera un succès. L’an dernier, HP a surclassé l’indice S&P500 trois fois ! Au cours du trimestre écoulé (de novembre à janvier), le groupe a affiché une performance dans le haut de la fourchette des attentes, qui n’étaient cependant pas très ambitieuses il est vrai. Le chiffre d’affaires du groupe (CA; 28,15 milliards USD) a reculé de 1% sur base annuelle et pour l’ensemble de l’exercice, on table aussi sur un recul de 1 à 2%. Les nouvelles étaient meilleures sur le plan de la rentabilité. Cette année, HP économisera plus d’un milliard USD et au trimestre écoulé, la marge opérationnelle s’est hissée à 8,5%, contre 7,9% un an plus tôt. Le bénéfice net a avancé de 16%, à 1,43 milliard USD. Personal Systems s’est mieux comporté que prévu : son CA s’est accru de 3,6% grâce à la croissance sensible du segment Entreprises (+8%). Malgré des volumes en hausse, Printing a dû reculer de 2,2%. Pour le 2etrimestre consécutif, Enterprise Group (serveurs) a enregistré un léger progrès, ce qui est notable après deux années de repli du CA. La division s’adjuge un quart du CA et 40% du bénéfice opérationnel. Les Services et Logiciels ont déçu : ils se tassent respectivement de 7,3 et 3,7%. A court terme, l’entreprise n’a pas prévu d’importante acquisition. Ces deux dernières années, le groupe a cependant renforcé substantiellement sa position financière grâce à l’augmentation de ses cash-flows libres. Au trimestre écoulé, ceux-ci ont totalisé 2 milliards USD et il n’est pas excessivement optimiste de tabler sur un chiffre de 7 milliards USD pour l’ensemble de l’exercice 2014. Environ la moitié de ce montant reviendra aux actionnaires. Le trimestre s’est clôturé sur une position liquide de 16,2 milliards USD et une dette de long terme de près de 18 milliards USD.

Conclusion

A 8 fois le bénéfice escompté, HP ne semble pas cher, mais ceci peut s’expliquer par le manque de perspectives de croissance. Sur le plan du CA, aucune amélioration n’est à prévoir cette année. La rentabilité progresse heureusement, même si cette évolution résulte principalement des mesures d’économies mises en place. Après l’excellente année boursière 2013, une croissance plus soutenue sera nécessaire pour permettre une hausse de cours.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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