Henkel

Digne d’achat

Cette excellente action allemande avait connu un accès de faiblesse lorsque la direction, très prudente lors de l’annonce des résultats du 2etrimestre, a affirmé que la croissance bénéficiaire ralentirait en raison de la crise en Ukraine et en Russie. Pour Henkel, la Russie est le quatrième marché. On attendait donc de connaître les chiffres du 3etrimestre. Or ceux-ci sont supérieurs aux prévisions. La pression est toujours présente sur l’activité en Europe de l’Est, mais est compensée par une croissance à deux chiffres toujours soutenue en Chine et par des résultats étonnamment solides en Allemagne, son marché domestique. La multinationale allemande s’en tient donc à une croissance organique de son chiffre d’affaires (CA) de 3 à 5% cette année, mais a relevé les prévisions de marge bénéficiaire opérationnelle (EBIT) de 15,5 à 16%. Une conséquence du constat qu’au 3etrimestre, la marge d’EBIT avait augmenté de 30 points de base (0,3%), à 16,4%. C’est suffisant pour soutenir le cours. L’entreprise fondée en 1876 par Frits Henkel à Aix-la-Chapelle est devenue une success-story mondiale après le lancement de Persil, la première lessive autonettoyante au monde, en 1907. L’entrée en Bourse n’est intervenue qu’en 1996, mais les actionnaires n’ont absolument pas été déçus depuis. Henkel est en effet une machine à générer de la croissance qui repose sur trois piliers. La moitié du CA provient des adhésifs, des produits de colmatage et des produits de traitement de surface. Ces activités sont surtout destinées aux clients industriels. Les principales marques industrielles sont Loctite, Technomelt et Teroson, mais les particuliers connaissent surtout Pritt et Pattex. La deuxième en termes de CA (28% du CA du groupe) est la division Détergents et produits de nettoyage. Avec des marques comme Persil, Purex, Dixan, Bref… Henkel est en concurrence avec d’autres géants comme Procter&Gamble, Unilever et Reckitt Benckiser. La plus petite division est celle des Produits de beauté (21% du CA du groupe ou 3,5 milliards EUR en 2013). Schwarzkopf, Syoss, Fa, Diadermine et Theramed sont les principales marques dans ce segment où Henkel est à nouveau aux prises avec Procter&Gamble et Unilever, mais aussi avec Beiersdorf (Nivea) et L’Oréal. Henkel est une entreprise qui cultive des valeurs typiquement allemandes : passion pour l’excellence opérationnelle, organisation solide, communication claire et soignée… Et ce ne seraient pas des Allemands s’ils n’avaient pas l’ambition de battre la concurrence. Le groupe affiche par conséquent des objectifs très clairs pour 2016 : un CA de 20 milliards EUR au niveau du groupe (ce qui nécessite une augmentation du CA de 22% en 3 ans), dont au moins 10 milliards provenant des pays émergents (leur part en 2013 : 44%) et une croissance annuelle moyenne du bénéfice par action de 10%. La croissance soutenue du CA et l’accroissement de la rentabilité ont permis une hausse des cash-flows libres de 650 millions à 1,6 milliard EUR entre 2007 et 2013.

Conclusion

Henkel est une action allemande de qualité, et sa valorisation est à l’avenant : 17,5 fois les bénéfices attendus pour 2015 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de près de 10. Cela reste cependant 10 à 15% inférieur à la moyenne de ces trois dernières années. L’action reste donc en portefeuille.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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