Glencore

La performance opérationnelle de Glencore s’est nettement améliorée au premier semestre. De plus, le groupe envisage à nouveau de verser un dividende en 2017 et l’action n’est pas chère à 0,8fois la valeur comptable.

Plus de cinq ans après son entrée en Bourse, l’action s’échange toujours deux tiers sous son cours d’introduction. Au plancher de l’an dernier, c’était même 85% et on doutait ouvertement de la pérennité du groupe sous sa forme actuelle. La tendance s’est cependant infléchie. Avec une hausse de près de 100% depuis le début de l’année, Glencore fait en tout cas mieux que la plupart des entreprises de son secteur. Le rapport semestriel fait état d’un recul du chiffre d’affaires de 5,7% à 69,4milliards USD provoqué par la baisse des cours des matières premières. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont abandonné 13% sur une base annuelle, à 3,96milliards USD. La division Trading s’est montrée très performante avec une hausse de 14% sur un an à 1,22milliard USD, alors que l’EBITDA des activités minières reculait de 20% à 2,74milliards USD. Glencore a cependant essuyé une perte nette de 369millions USD, notamment en raison d’une perte de 395millions USD sur la couverture des cours du charbon. Le groupe a fixé ses prix de vente à des conditions défavorables, juste avant le début de leur redressement. Le principal talon d’Achille du groupe était sa position d’endettement, qui avait atteint près de 34milliards USD après l’acquisition de Xstrata. La réduction de cette dette est passée par la suspension (temporaire?) du dividende et des réductions de coûts, mais surtout par des cessions d’actifs. Le groupe a notamment vendu deux mines de cuivre, une mine d’or au Kazakhstan et une participation de 49,99% dans la branche agricole Glencore Agri. À la fin de l’an dernier, la dette du groupe ne dépassait plus les 25,9milliards USD; à la fin du 1ersemestre, elle avait encore diminué à 23,6milliards USD. De plus, Glencore a revu à la hausse ses ambitions pour 2016. La direction voulait initialement réduire la dette entre 17 et 18milliards USD, mais l’objectif est désormais compris entre 16,5 et 17,5milliards USD. Pour y parvenir, Glencore ne se contente pas de vendre des actifs, mais fait également appel à une stratégie de couverture. Le groupe de matières premières a ainsi vendu 30% de sa participation dans la mine d’Ernest Henry, dans le nord-ouest de l’Australie, au producteur d’or australien Evolution Mining. En outre, la totalité de la production d’or de la mine jusqu’en 2027 est cédée à Evolution, qui recevra également 30% de la production de cuivre et d’argent. Les entreprises poursuivront également le développement de la mine. En échange, Glencore reçoit 880millions de dollars australiens (AUD; 670millions USD). Actuellement, le rapport entre la dette et l’EBITDA s’établit encore à 2,9. Il doit redescendre à 2 pour la fin de l’année. La hauteur des cash-flows dépend largement de l’évolution des cours des matières premières. Au 1ersemestre, les cash-flows opérationnels s’élevaient à 2,8milliards USD, en baisse d’environ 20% par rapport à l’année précédente. Les free cash-flows s’établiront cette année aux alentours de 4,5milliards USD. Glencore envisage à nouveau un dividende à partir de 2017, moyennant l’accord du conseil d’administration.

Conclusion

Après une année 2015 désastreuse, la performance opérationnelle de Glencore s’est nettement améliorée au premier semestre de cette année. Le suivant s’annonce encore meilleur et la réduction de la dette se poursuit conformément au calendrier établi. De plus, le groupe envisage à nouveau un dividende en 2017 et l’action n’est pas chère à 0,8fois la valeur comptable. Nous considérons toute correction comme une fenêtre d’achat pour le plus long terme.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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