Glencore

Abaissement de conseil

Le producteur diversifié de matières premières a relevé son dividende de 6% tout en annonçant un programme de rachat d’actions propres pour un montant de 1 milliard USD. La nouvelle structure de l’actionnariat n’y est peut-être pas étrangère, car la direction de Glencore détient environ un quart des actions depuis l’introduction en Bourse de 2011. Elle tire donc directement profit d’une hausse de la rémunération des actionnaires. Cette année, l’action Glencore a gagné 17%, contre un statu quo pour Rio Tinto et un modeste gain de quelques pour cent pour BHP Billiton. Malgré l’évolution négative des cours de la plupart des matières premières, le bénéfice sous-jacent a progressé de 8% durant le 1er semestre, à un peu plus de 2 milliards USD. L’an dernier, Glencore avait encore essuyé une lourde perte de 9,4 milliards USD en raison d’une dépréciation sur Xstrata, qu’il venait d’acquérir. Ivan Glasenberg, le directeur général du groupe, maintient que la demande de matières premières continue d’augmenter malgré le négativisme qui règne vis-à-vis du secteur. Glencore dispose d’une division industrielle (de production) et d’un département actif dans le commerce de matières premières physiques. Grâce à cette combinaison, le groupe occupe une excellente position sur le marché et peut notamment réagir aux opportunités d’arbitrage. Le bénéfice opérationnel ou EBIT de la division industrielle a progressé de 5,8% sur base annuelle, à 2,11 milliards USD. On remarquera en particulier la performance du nickel, favorisée notamment par la nette augmentation des cours. Le cuivre, qui représente deux tiers du bénéfice opérationnel dans cette division, sort d’un 1er semestre plutôt morose. Et le zinc a carrément déçu. Le charbon et le pétrole ont évolué conformément aux prévisions. Toutefois, les excellents résultats du groupe proviennent surtout de la division marketing. L’EBIT y a progressé de pas moins de 27,5% sur base annuelle, à 1,51 milliard USD. La division agricole a également fait parler d’elle avec un EBIT de 473 millions USD (contre 15 millions USD l’an dernier) grâce à une augmentation des marges sur le biodiesel et le soja. En revanche, le pôle énergétique a déçu en raison de la faiblesse du marché du charbon et de la faible volatilité des marchés de l’énergie. La vente de la mine de cuivre de Las Bambas rapportera 6,5 milliards USD. La dette nette de Glencore retombera ainsi à 48 milliards USD. Le chiffre est cependant trompeur, car la dette de la division commerciale est presque entièrement couverte par les réserves de matières premières disponibles. Si nous en tenons compte, la dette nette chute à 32,6 milliards USD. Au trimestre passé, Glencore a déboursé 1,3 milliard USD pour Caracal Energy, un producteur de pétrole qui se concentre principalement sur le continent africain. Grâce à la baisse des dépenses d’investissement, le groupe a enregistré des cash-flows libres positifs de 1,05 milliard USD. Ils étaient négatifs à hauteur de 853 millions USD au cours de la même période l’an dernier. Glencore est également cité comme repreneur potentiel d’un certain nombre d’actifs dont veut se défaire son concurrent BHP.

Conclusion

Avec le rachat d’actions propres et la hausse du dividende, la direction montre qu’elle a confiance dans l’avenir. A 17 et 13 fois les bénéfices de cet exercice et de l’exercice prochain, Glencore s’échange cependant moyennant une belle prime par rapport à ses concurrents BHP et Rio Tinto. D’où l’abaissement de notre conseil.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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