Glencore à nouveau sur la voie de l’expansion

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Le géant des matières premières est désormais dans une position plus avantageuse qu’il y a un an et demi. Cette année, il peut à nouveau verser un dividende. L’action n’est pas chère pour l’instant.

Glencore a fait ses premiers pas en Bourse en 2011 seulement, au plus haut du cycle des matières premières. À un prix d’introduction de 5,3 livres (GBP), le groupe s’est vu attribuer une capitalisation élevée, qu’il a pu exploiter pour réaliser des acquisitions. C’était d’ailleurs l’objectif de cette opération. D’autre part, une fois en Bourse, Glencore a été soumis aux caprices du marché, ce dont il avait été épargné jusqu’alors en tant que groupe privé. Mais après un an, le groupe a racheté son pair et concurrent Xstrata, pour devenir le 4e conglomérat de matières premières au monde. Le groupe est actif dans la production comme dans le négoce de plusieurs matières premières (énergie, agriculture, métaux). Revers de la médaille : lorsque le prix des matières premières baisse, les cash-flows aussi. Et du fait de l’ampleur de sa dette, la survie de l’entreprise a même été remise en question. Au plus faible de fin 2015, l’action était 85% sous son cours d’introduction. Nous sommes deux ans plus tard, et Glencore a connu une remontée impressionnante. La dette du groupe a atteint un maximum de 34 milliards de dollars. Courant 2016, elle s’est allégée à 15,5 milliards de dollars ou moins de la moitié, grâce à la suppression du dividende et à la vente de plusieurs actifs. En outre, le groupe a émis pour 2,5 milliards de dollars de nouveaux titres. Glencore a également conclu des accords de couverture prévoyant la vente anticipée de la production future.

Le géant des matières premières est désormais dans une position plus avantageuse qu’il y a un an et demi. Cette année, il peut à nouveau verser un dividende, réparti entre mai et septembre, pour un total d’un milliard de dollars. Glencore a réalisé l’an dernier un bénéfice net ajusté de près de 2 milliards de dollars, soit 48% de plus qu’un an plus tôt. Ses projets d’expansion ont attiré l’attention ces derniers mois : il a acheté un cinquième du producteur pétrolier russe Rosneft avec le fonds de placement d’État du Qatar, un important actionnaire, et il a également témoigné un intérêt au spécialiste américain des céréales Bunge, l’un des quatre acteurs dominants de ce marché. Glencore ne dispose pas de sa propre infrastructure, mais Bunge bien, tant aux États-Unis qu’en Amérique du Sud. Pour l’heure, aucun accord n’a été conclu.

Glencore est par ailleurs l’une des rares entreprises qui croit encore au potentiel du charbon et continue à y investir. C’est pourquoi, en tant que plus grand exportateur de charbon pour les centrales électriques, il a souhaité acquérir les actifs australiens Coal&Allied de Rio Tinto. Mais c’est l’offre du groupe chinois Yancoal qui a été retenue.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, la situation de Glencore est à nouveau nettement meilleure. Le groupe a à nouveau de quoi verser un dividende et va pouvoir alléger sa dette. Sa dépendance aux prix des matières premières, volatils, reste très haute mais Glencore envisage à nouveau des acquisitions. À une fois la valeur comptable, l’action n’est pas encore chère, malgré son redressement net.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : livre britannique

Marché : Londres

Capit. boursière : 42,8 milliards GBP

C/B 2016 : 30

C/B attendu 2017 : 37,5

Perf. cours sur 12 mois : +81 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +8 %

Rendement du dividende : 1,8 %

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