A conserver

GBL n’échappe pas, lui non plus, aux retombées de l’explosion du prix du pétrole sur les valeurs énergétiques. Il pourrait d’ailleurs difficilement en aller autrement, dans la mesure où le géant pétrolier français Total est toujours l’une des principales participations de GBL. Le holding a déjà vendu une partie de son lot d’actions mais conserve 3,2% des titres. Cette participation, d’une valeur de quelque 3 milliards EUR, représente 20% du portefeuille de GBL. La forte baisse du cours de Total ces dernières semaines a coûté environ 1 milliard EUR à GBL. Total est du reste aussi un producteur de liquidités important pour GBL (sous la forme de dividendes). Sur les 9 premiers mois de 2014, GBL a perçu 122 millions EUR de dividendes de Total, sur un total de dividendes de 397 millions EUR. Pour l’heure, Total ne sabre pas dans le dividende, mais beaucoup dépendra de l’évolution du prix du pétrole. Le marché pétrolier devrait être toujours marqué par une suroffre, à plus forte raison au premier semestre 2015, car les importants fournisseurs se battent pour des parts de marchés et ne se préparent pas encore à soutenir le prix avec des limitations de production. Les dommages auraient pu être plus importants pour GBL s’il n’avait changé d’orientation stratégique ces dernières années. La direction vise une plus grande diversification du portefeuille, tant sur le plan géographique que sectoriel, car GBL était jusqu’ici trop dépendant des entreprises françaises énergétiques et de services d’utilité publique Total, GdF Suez et Suez Environnement. Fin 2011, ces valeurs représentaient encore plus de la moitié de son portefeuille, contre 30% aujourd’hui. Le désinvestissement s’est opéré principalement par la vente de l’essentiel de la participation dans GdF Suez. Outre une meilleure répartition des risques, GBL vise un meilleur équilibre entre rendement et croissance. Cette réorientation stratégique n’arrive pas trop tôt, car les revenus liquides étaient en baisse depuis 2008 déjà. GBL pense avoir tiré le potentiel de croissance nécessaire de ses activités propres, avec notamment un lourd investissement dans le groupe suisse SGS, et une participation de 11,7% désormais dans le groupe de matériaux Umicore. Outre la réorganisation du portefeuille, GBL entend également exercer une plus grande influence dans l’administration des participations stratégiques, en prenant des participations de 15 à 30%. Le ton a été donné lorsque GBL, plus grand actionnaire de Lafarge, a “bricolé” une fusion entre Lafarge et Holcim. Une transaction logique pour améliorer les marges et le pouvoir de fixation des prix sur un marché marqué par une surcapacité, mais “quelqu’un” doit pouvoir forcer l’opération. Ce vent nouveau doit contribuer à prolonger les prestations du passé. Fin octobre, lors d’une présentation, GBL avait indiqué que son action avait offert, sur les 10 années écoulées, un return cumulé de 5,6%, dividendes compris. Sur la période, le dividende a progressé chaque année de 6%.

Conclusion

Avec un rendement de dividende de quelque 4% et une réduction d’environ 25% sur la valeur intrinsèque, GBL affiche une valorisation correcte. Ces derniers temps, le holding est en retrait par rapport à l’indice BEL20 et actuellement, il souffre de l’impact négatif de sa participation dans Total, encore assez lourde. La nouvelle stratégie devrait lui permettre de réduire son profil de risque tout en soutenant son return.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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