Galapagos

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La société biotechnologique belgo-néerlandaise a pu clore en beauté une année 2015 mouvementée. Après l’important contretemps de septembre, lorsqu’il s’est avéré que son partenaire AbbVie, malgré les solides résultats de phase II de Filgotinib sur les rhumatismes, a décidé de ne pas donner en licence le produit, on attendait avec impatience les résultats de phase II de Filgotinib pour la maladie de Crohn. La probabilité de conclusion d’une nouvelle transaction avec l’inhibiteur JAK-1 a augmenté sensiblement lorsque des résultats intérimaires positifs (après dix semaines de traitement) ont été publiés début décembre. Les résultats définitifs de l’étude de Crohn suivront au 1er semestre 2016. La maladie de Crohn est un syndrome difficile à traiter, où la concurrence est moins vive que pour le rhumatisme. Galapagos (GLPG) a dès lors pu conclure une transaction avec le groupe américain Gilead Sciences avant la fin de l’année. Cette entreprise est surtout spécialisée dans les traitements de l’hépatite C et du HIV (sida), mais a également des ambitions en immunologie. A la finalisation de la transaction _ peut-être ce mois-ci déjà _, Gilead versera 725 millions USD sous la forme de paiement d’étape, 425 millions USD par l’émission de quelque 6,8 millions d’actions nouvelles à 58 EUR par action, ce qui représente une prime de 20% par rapport au cours moyen des 30 séances qui ont précédé l’opération. Gilead possédera donc 15% des titres. La transaction n’est pas un accord de licence ordinaire, dans la mesure où GLPG finance 20% du développement clinique ultérieur, à commencer par les études de phase III sur les rhumatismes (lancement au 1er semestre) et la maladie de Crohn (peut-être au 2e semestre). En outre, GLPG a une option sur la copromotion, avec une répartition 50-50 des bénéfices, en Espagne, en France, en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni et dans les pays du Benelux. Au total, un maximum de 1,35 milliard USD de paiements d’étapes futurs ont été prévus, en plus des royalties en cours sur la vente d’au moins 20%. Enfin, le groupe recherche d’autres applications pour Filgotinib. En bref, une transaction solide, qui procure à GLPG une position liquide extrêmement confortable d’un milliard EUR, soit plus de 40% de la capitalisation après l’augmentation de capital. En première instance, les fonds serviront au développement du pipeline, dont nous attendons des nouvelles cliniques cette année. D’abord dans le développement _ en collaboration avec AbbVie _ d’une thérapie de combinaison potentiateur/correcteur pour le traitement de la cause sous-jacente de la mucoviscidose. Bientôt, GLPG publiera également les résultats d’une étude de phase IIa avec GLPG1205, un médicament prometteur s’adressant à un nouveau target (GPR84), dans l’indication des inflammations chroniques de l’intestin. En outre, une étude de phase IIa démarrera au 1er semestre avec GLPG1690 pour la fibrose pulmonaire, et nous connaîtrons au 2e trimestre les résultats d’une étude de phase I avec GLPG1972 (dans le cadre d’une collaboration avec Servier) pour traiter l’arthrose.

Conclusion

Le ciel s’est à nouveau éclairci pour Galapagos au lendemain de la transaction avec Gilead Sciences. Il faudra probablement attendre 2019 pour que Filgotinib soit commercialisé, mais le pipeline recèle encore un potentiel. La trésorerie importante permettra de maximiser sa valeur dans les années à venir. Pour l’heure, nous confirmons le conseil. Risque supérieur à la moyenne !

Conseil : conserver

Risque : élevé

Rating : 2C

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